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L’UdeM dans la caméra d’Arcand

« Tendre un miroir à la nature ». Cette phrase tirée de Hamlet de Shakespeare est le mot d’ordre qu’Arcand s’est toujours donné. Tout au long d’une carrière qui s’étend sur presque 50 ans, sa filmographie a été construite afin d’exprimer cette vision. Sans compromis, ses films parfois très durs ont souvent été taxés de cyniques, mais ont su marquer le Québec.

Pourtant, le lauréat de l’oscar du Meilleur film en langue étrangère de 2004 ne s’orientait pas nécessairement vers le cinéma lors de son passage à l’UdeM. Il venait plutôt étudier l’histoire, sa première passion, le temps d’un baccalauréat obtenu en 1962.

Il faut dire qu’à l’époque une véritable ébullition intellectuelle se produisait grâce à des professeurs comme Maurice Séguin et Michel Brunet, cofondateurs de l’École historique de Montréal. Cette école de pensée expliquant le retard historique des Canadiens français essentiellement par la conquête, il est évident que leur discours teinté de nationalisme a influencé d’une manière ou d’une autre la réflexion du jeune étudiant. Une courte scène du film Le déclin de l’empire américain fait d’ailleurs écho à cette époque lorsque l’on aperçoit deux personnages s’échanger Notre passé, le présent et nous, un ouvrage écrit par Michel Brunet.

Plus qu’un simple lieu d’étude

Le passage de Denys Arcand à l’UdeM n’a pas seulement été celui d’un étudiant. Il a aussi marqué le début de sa vie d’intellectuel et sa rencontre avec un grand nombre de ses futurs collaborateurs comme le futur membre du groupe d’humoristes Les Cyniques, Marcel Saint-Germain, et le sociologue Guy Rocher. Ceux-ci figureront dans son premier film professionnel, tourné sur le campus, Seul ou avec d’autres. Fortement influencé par la Nouvelle Vague, ce film largement considéré comme le premier film québécois indépendant s’est d’ailleurs rendu au Festival de Cannes de 1963, la même année que Pour la suite du monde de Pierre Perrault et Michel Brault.

Désirant s’essayer à plusieurs formes de communication, le jeune Denys Arcand tente également d’user de sa plume pour transmettre ses idées. Il collabore, en ce sens, à la revue Parti pris, un journal qui milite pour un Québec « indépendant, laïque et socialiste ». À la même époque, il commence aussi à faire ses premières armes comme comédien en faisant partie de la distribution de Douze hommes en colère présentée au théâtre du Gesù par l’Atelier de théâtre de l’UdeM.

Aujourd’hui, le cinéaste est l’un des plus grands ambassadeurs du Québec et de l’UdeM à l’étranger. Avec sa caméra, il a immortalisé le campus au sein de films considérés comme des classiques tels que Jésus de Montréal et le Déclin de l’empire américain. Si tendre un miroir à la réalité a toujours été la consigne que s’est donnée Denys Arcand

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