L’opinion publique canadienne sur les changements climatiques

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Par Esther Thommeret
mardi 17 septembre 2019
L’opinion publique canadienne sur les changements climatiques
Pourcentage estimé de la population adulte qui perçoit un réchauffement climatique (Photo courtoisie)
Pourcentage estimé de la population adulte qui perçoit un réchauffement climatique (Photo courtoisie)
Un outil interactif permettant de visualiser l’opinion des Canadiens concernant les changements climatiques a été mis à jour par des chercheurs de l’UdeM et de l’Université de Californie. Le projet a pour but de contribuer au débat public en pleine période électorale.

Les Cartes de l’opinion publique canadienne sur le climat (COPCC) sont un outil interactif mis en œuvre par des professeurs de l’UdeM et de l’Université de Californie et qui permettent de visualiser l’avis des Canadiens sur les préférences politiques à l’égard des changements climatiques. Par cette application, les utilisateurs peuvent télécharger les estimations pour chaque province et chaque circonscription du Canada.

« Cet outil permet d’exprimer l’opinion publique à une échelle plus locale, parce que trop souvent, les sondages parlent de moyenne, explique l’un des principaux chercheurs de l’étude et professeur au Département de science politique, Erick Lachapelle. Mais ça n’existe pas, le Canadien moyen. » Avec son équipe, M. Lachapelle a effectué une mise à jour du projet, créé en 2016, pour se préparer aux élections.

Contribuer au débat public

L’outil se base sur les réponses de 9000 personnes à des sondages nationaux réalisés entre 2011 et 2018. « À partir de là, nous allons extrapoler leur position avec un modèle statistique et observer les facteurs déterminants à un niveau individuel, mais aussi contextuel », développe M. Lachapelle. Au niveau contextuel, les deux facteurs pris en compte sont le pourcentage de personnes qui prennent la voiture pour aller au travail et le pourcentage de gens qui votent pour le Parti conservateur. « Ce dernier a une corrélation directe avec l’opinion sur les changements climatiques », précise-t-il.  

Ensuite, les chercheurs développent des profils types permettant d’estimer l’opinion par circonscription. « L’objectif est d’aller au-delà de la moyenne nationale et de contribuer au débat public sur les changements climatiques pendant une campagne électorale », expose M. Lachapelle. Pour le chercheur, cet outil permet notamment aux Canadiens de voir à quel point les partis politiques représentent ou non les préférences des électeurs.

Des résultats éloquents

Dans la circonscription d’Andrew Scheer, il semblerait qu’il y ait plus d’appui pour l’empreinte carbone que ce que l’on pourrait croire, selon M. Lachapelle. De même en Ontario où les électeurs de Doug Ford semblent moins sceptiques aux changements climatiques que leur élu. « Nous observons que ses électeurs ne sont pas si réfractaires à la question climatique, nous pouvons donc nous demander à quel point il (Doug Ford) les représente », explique-t-il.

Par rapport aux autres sondages du monde, Erick Lachappelle a pu observer qu’un pourcentage élevé de Canadiens se sentent personnellement interpellés par la question des changements climatiques. « 50 % des gens se sentent grandement ou moyennement affectés personnellement par les changements climatiques, ce qui est beaucoup plus élevé qu’ailleurs dans le monde », conclut-il. Les utilisateurs peuvent donc parcourir les cartes du Canada en cliquant sur chaque province.