Campus

L’opéra Hänsel und Gretel : un conte de fées à la fois sombre et charmant

Le 1er mars, l’Atelier d’opéra de l’UdeM et l’Orchestre de l’Université de Montréal (OUM) présenteront l’opéra Hänsel und Gretel du compositeur Engelbert Humperdinck à la salle Claude-Champagne.

Cet opéra en trois actes s’inspire du célèbre conte des frères Grimm et relate l’histoire d’un frère et d’une sœur qui se perdent en forêt et rencontrent une terrible sorcière. Le codirecteur de l’Atelier d’opéra de l’UdeM Robin Wheeler le décrit comme « un conte de fées charmant, mais assez sombre ». En ce sens, la pièce « allie des éléments du conte de fées et du drame familial », selon le synopsis présenté sur la page Web du spectacle.

Entre féérie et noirceur

Patrick R. Lacharité et Roxane Loumède ont mis en scène ce spectacle. Le duo en est à sa deuxième collaboration, après avoir monté La Flûte enchantée de Mozart avec l’Atelier d’opéra et l’OUM à l’hiver 2024.

Afin d’illustrer le contraste entre féérie et noirceur, les metteur·eus·es en scène ont par exemple choisi de mettre en images en vidéo la maison de la sorcière et de l’orner de ballons, de gâteaux et de bonbons dans des teintes de rose afin de l’opposer au « personnage de la sorcière, qui se révèle de plus en plus intimidante et méchante, dépeint Mme Loumède. Il y a une belle dualité entre le contraste de l’interprétation [de la sorcière] qui va nous faire un peu peur, et un visuel enfantin et joyeux ».

M. Lacharité ajoute que tous deux ont également utilisé l’humour pour atténuer le propos morose de la pièce. « Il y a la scène avec [les parents] d’Hänsel et Gretel qui sont dans la maison, et quand tu lis la scène [la première fois, ça peut sembler très dur], explique-t-il. À un moment donné, le père veut réprimander sa femme avec un balai, alors on a décidé d’amener ça avec humour et que la mère le revire de bord, pour que ça soit [elle] qui ait le dessus sur le père. »

Mme Loumède ajoute que leur mise en scène dynamique contribue aussi à apaiser le ton lugubre du récit. « Il y a beaucoup de mouvement, ce qui amène une légèreté au conte malgré ce qui arrive avec les enfants qui se font capturer [par la sorcière] », confie-t-elle.

Un opéra en allemand accessible

L’opéra Hänsel und Gretel sera interprété en allemand, avec des surtitres français projetés au-dessus de la scène.

Selon M. Lacharité et Mme Loumède, la mise en scène permettra au public de comprendre la trajectoire de chaque personnage et de suivre le récit sans avoir besoin d’en comprendre tous les mots.

L’opéra Hänsel und Gretel sera présenté à la salle Claude-Champagne au pavillon de la Faculté de musique de l’UdeM le 1er mars à 19 h 30.

Les billets sont encore en vente. Le prix étudiant est de 30 $.

Critique Quartier Libre

Quartier Libre a assisté à la représentation du samedi 1er mars de Hänsel und Gretel. Telle que décrite par Patrick R. Lacharité et Roxane Loumède, la mise en scène était dynamique et colorée, mais également surprenante, avec un concept de « pièce dans la pièce », c’est-à-dire qu’au commencement du premier acte, les étudiant·e·s arrivent sur scène et chantent les premiers couplets autour d’une table comme ils et elles étaient en répétition, pour graduellement incarner leurs rôles et rentrer dans l’atmosphère de la chaumière et la forêt dans lesquels l’histoire évolue.

Un jeu d’éclairage et de vidéo moderne et minimaliste suggérait les différents lieux que visitent Hänsel et Gretel avec brio. Par exemple, le jeu de silhouette quand les enfants se promènent dans la forêt pour cueillir des fraises était particulièrement réussi. Le moment où la sorcière ouvre un four à même la scène de la salle Claude-Champagne, avec de la lumière orange et un bruit de crépitement qui en émane, était également magique.

D’ailleurs, l’interprétation de la sorcière par l’étudiant Pierre Heault était sans contredit le clou du spectacle. Sa gestuelle, ses grimaces, son chant parfois aigu, parfois grave, tout de son personnage a séduit le public. M. Heault a su créer une version bien à lui de ce cette sorcière mythique qui était à la fois comique et effrayante.

Une mention spéciale également à l’orchestre qui a su faire vivre au public toute la gamme d’émotions vécue par les protagonistes avec fougue et sensibilité.

En somme, cette représentation d’Hänsel und Gretel fut des plus réussies. Avec son ton unique qui mariait humour et drame, l’opéra, qui durait pourtant plus de deux heures, s’est enchaîné en un éclair, tant le public était conquis.

Partager cet article