Logement nouveau genre

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Par Pierre de Montvalon
lundi 27 février 2017
Logement nouveau genre
Dans les résidences de l’UdeM, une chambre coûte entre 385 et 726$. La FAÉCUM compte mener une enquête sur la réalité du logement étudiant sur le campus. (Photo : Marie Isabelle Rochon)
Dans les résidences de l’UdeM, une chambre coûte entre 385 et 726$. La FAÉCUM compte mener une enquête sur la réalité du logement étudiant sur le campus. (Photo : Marie Isabelle Rochon)
Le Syndicat des étudiants et étudiantes de Concordia (CSU) contribue à hauteur de 1,85 million de dollars à la construction de logements étudiants abordables, disponibles en 2018. Situé sur Le Plateau-Mont-Royal, le projet est mené par l’Unité de travail pour l’implantation du logement étudiant (UTILE).

À l’horizon 2018, une résidence de 150 chambres réparties en 80 logements verra le jour sur l’avenue Papineau, en face du parc Lafontaine. Les chambres, dont le loyer coûtera aux alentours de 470 $ par mois, seront destinées en priorité aux étudiants de l’Université Concordia. « C’est le premier projet de l’organisme construit par et pour les étudiants », explique le coordonnateur général d’UTILE, Laurent Levesque. Cet organisme à but non lucratif se consacre à la promotion et au développement de logements étudiants coopératifs, c’est-à-dire à prix abordables et adaptés aux besoins des étudiants.

Obtenir des données fiables

UTILE a documenté très précisément les besoins de la population étudiante, au moyen d’une enquête intitulée « PHARE ». « Nous nous basons sur des faits et non sur notre intuition, explique Laurent Levesque. Nos projets doivent répondre à des besoins confirmés et observés ». Le CSU a été le premier à sonder ses membres en 2 014 dans le cadre de cette enquête.

Le rapport conclut qu’un projet de logements étudiants abordables pourrait correspondre à une demande significative à Concordia. « Les chambres dans les résidences sur le campus sont limitées et dispendieuses, notamment avec l’achat obligatoire d’un programme de repas, explique la coordonnatrice de la CSU, Lucinda Marshall-Kiparissis. Il y a un réel besoin de logements étudiants abordables et de qualité. » Les prix des logements en résidence universitaire varient entre 645 $ et 871 $ par mois pour une chambre sur le campus du centre-ville et entre 500 $ et 840 $ pour une chambre sur le campus de Loyola. À cela s’ajoutent 4 150 $ de programme de repas obligatoire par année universitaire, soit 519 $ par mois. En comparaison, les résidences de l’UdeM offrent des chambres dont les prix se situent entre 385 $ et 726 $.

La FAÉCUM participera également à l’enquête. « Dès mars, nous allons sonder les étudiants de l’Université pour obtenir des données sur la réalité du logement à l’UdeM », explique sa secrétaire générale, Andréanne St-Gelais. La FAÉCUM a déjà formulé des hypothèses concernant la distance avec le campus, le coût des logements sur le boulevard Édouard-Montpetit et la salubrité, hypothèses que devront confirmer ou non les résultats de l’enquête. « Aucune porte n’est fermée. Notre objectif est de participer et de travailler à améliorer la condition du logement étudiant », assure Andréanne.

Montage financier unique au Québec

D’un coût total de 14 millions de dollars, le projet se démarque par son montage financier inédit. La Ville de Montréal et la fiducie du Chantier de l’économie sociale apportent respectivement 500 000 $ et 1,1 million de $. Le CSU, quant à lui, injecte 1,85 million au moyen d’un fonds communautaire de logement étudiant (CLE) à but non lucratif créé en mars 2016, grâce à la réallocation des ressources financières du « Student Space, Accessible Education and Legal Contingency Fund ».

« La particularité du montage financier, c’est que le financement public ne représente que 4 % du financement total, explique Laurent Levesque. Le reste des fonds provient d’investisseurs privés, sous forme d’endettement. » L’organisme profite d’un effet de levier, soit un taux d’intérêt bas permettant un financement peu cher par la dette. La communauté étudiante, avec Concordia comme chef de file, semble se retrousser ainsi les manches pour s’attaquer aux problématiques du logement étudiant.