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L’objectif de 30 % de diplômées en 2030 à Polytechnique atteint avant l’heure

« C’est une volonté canadienne de compter au moins 30 % de femmes ingénieures diplômées de l’Université en 2030 et ça a été repris par l’Ordre des ingénieurs du Québec », annonce le directeur de Polytechnique, Philippe Tanguy. Il déclare que le but est de féminiser la profession des ingénieurs et que les efforts paient, puisque l’objectif de 30 % de diplômées en 2030 a été atteint 10 ans avant l’heure.

« Dans la société, on est 50 % d’hommes et 50 % de femmes, à 1 % ou 2 % près selon les pays, pour des raisons démographiques, poursuit M. Tanguy. On devrait donc arriver à 50 % (en ingénierie), tout simplement. »

Une sensibilisation dès le secondaire

« Les universités ont un rôle à jouer pour expliquer aux jeunes femmes qu’elles ont une place en génie et qu’elles peuvent faire une superbe carrière », indique le directeur de Polytechnique. L’École déploie des activités pour sensibiliser les jeunes filles au secondaire et au cégep, et des camps d’été leur sont aussi proposés.

Dans l’enceinte de Polytechnique, des activités et des clubs font la promotion des femmes. « C’est important qu’elles trouvent leur place et qu’elles soient heureuses », souligne M. Tanguy.

Pendant 40 semaines, du 8 mars au 6 décembre 2020, date de commémoration du féminicide de Polytechnique de 1989, l’École a projeté 40 portraits de professeures de l’École qui ont fait part de leurs recherches et de leurs passions. « Elles ont expliqué pourquoi elles transforment le monde chaque jour grâce à leur travail, se réjouit M. Tanguy. On a valorisé ces femmes qui jouent un rôle modèle. »

Les professeures de Polytechnique

Engager des femmes à Polytechnique reste compliqué, selon le directeur de l’établissement. « Il faut trouver des femmes qui ont une exigence professionnelle justifiée (EPJ), qui sont ingénieures, etc. », précise-t-il. Sur les 17 derniers professeurs engagés, 36 % sont toutefois des femmes. « Je vois, sur les embauches, qu’on tend vers du 50-50 et c’est une super nouvelle, parce que dans le domaine des technologies, ce n’est pas le cas, poursuit-il. Les facultés de génie dans les autres universités ou dans celles à vocation technologique, comme l’École de technologie supérieure (ÉTS), sont très loin de nos chiffres. »

Tanguy assure que la féminisation de l’ingénierie fait partie de l’ADN de Polytechnique et soutient la création d’un fonds dédié au sein de son établissement.

Disparité dans les domaines d’ingénierie

 Pour des raisons sociologiques, le domaine des sciences attire moins les femmes que les hommes, mais ce constat est de moins en moins vrai, selon M. Tanguy. « On reconnait un trait féminin très fort dans tous les domaines qui font appel aux relations humaines », affirme-t-il.

Ainsi, le génie biomédical est plus féminisé que les autres domaines en ingénierie, et les femmes sont également plus nombreuses en génie chimique. « Il y a une très forte composante environnementale et c’est quelque chose qui attire les femmes », justifie le directeur de Polytechnique. Le génie industriel conduit les diplômés à se tourner vers le management d’atelier, d’usine puis d’entreprise, selon lui, et ce secteur intéresse les femmes.

D’autres domaines comptabilisent moins de femmes que d’hommes, comme le génie électrique, le génie informatique et le génie mécanique. « Mais c’est en train de changer », assure M. Tanguy.

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