Les bienfaits du sirop d’érable
« L’idée de cette recherche est de voir dans quelles mesures les produits à base d’érable utilisés dans le commerce, ainsi que l’érable naturel, peuvent aider la performance sportive », résume le professeur au Département de kinésiologie Jonathan Tremblay. Différentes dimensions de cette performance sont évaluées pour cette étude. « On essaye de mesurer la contribution du sirop d’érable dans l’organisme, précise-t-il. En général, plus on est capable d’utiliser de glucides pendant l’exercice, plus la performance est améliorée. »
En plus des tests physiques, des mesures de palatabilité concernant le goût des aliments sont prises par l’équipe de recherche. « On regarde si les gens apprécient les produits, mais on observe aussi les troubles intestinaux reliés à leur utilisation », détaille-t-il.
Plus d’une centaine de personnes ont participé à l’étude, recrutées principalement à l’aide des réseaux sociaux, indique le professeur. « Il y a eu un vrai engouement parce qu’il s’agissait de l’érable, estime M. Tremblay. Mais il fallait des participants en bonne forme physique, donc le recrutement a été plus difficile. »
Le financement du projet s’est fait entièrement par des producteurs acéricoles, explique le chercheur. « J’ai effectué une demande de financement auprès d’Agriculture et Agroalimentaire Canada [AAC] pour les producteurs acéricoles », indique-t-il. Ce montant, partagé entre ACC et les producteurs, s’élève à environ 400 000 $, d’après M. Tremblay.
La recherche touche à sa fin. Il ne reste que quelques étapes avant la publication des résultats, prévue dans les prochains mois, selon le professeur. Ensuite, lui et son équipe iront chercher d’autres sources de financement pour poursuivre leurs travaux.
Un sens en aide un autre
Le chercheur au laboratoire Faubert Eduardo Lugo participe à des études qui prennent pour hypothèse initiale qu’utiliser certains sens humains peut en améliorer d’autres. « Admettons que l’on ait du mal à stimuler le toucher avec la main, avance-t-il. On va utiliser un second sens, par exemple l’audition, et l’on va émettre un son qui contient différentes fréquences. » Le but de leur recherche est ensuite de trouver la bonne stimulation pour que la personne puisse retrouver une sensation tactile.
Les chercheurs ont également utilisé le sens auditif pour améliorer la proprioception, soit la capacité du corps à connaître sa position dans l’espace. « On a également utilisé l’audition pour améliorer le système visuel, révèle M. Lugo. Là aussi, on a trouvé les mêmes conclusions. Il y a un effet de l’un sur l’autre. »
Pour mener à bien ses recherches, l’équipe a fait appel à des volontaires pour effectuer des expériences qui permettront d’aider les personnes ayant une perte de sensibilité des mains. Un problème qui peut toucher les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral, selon le chercheur.
Concernant l’aspect financier de la recherche, M. Lugo explique que la chaire VisAge, qui mène ces recherches, reçoit des fonds d’entreprises privées. « Pour chaque dollar que donne une entreprise, le gouvernement doit donner la même somme », précise-t-il.
Des brevets ont été déposés depuis lors et des publications sont parues dans des revues scientifiques dès le début du projet en 2005. « Une entreprise est en train de développer un produit autour de nos recherches », indique le chercheur. Les recherches ne sont pas terminées et M. Lugo assure qu’il reste encore plein de domaines à explorer, notamment sur l’aide que pourrait apporter cette technique aux enfants nés prématurément.
Une plateforme unique au Canada
Le professeur et directeur du Département de chimie André Charrette et son équipe s’intéressent au flux continu, une technique popularisée il y a une quinzaine d’années. « Le flux continu a beaucoup d’incidence sur la manière dont les chimistes organiciens font la synthèse de nouvelles molécules », explique-t-il. Pour simplifier, alors que beaucoup de personnel qualifié et de matériel étaient requis pour concevoir les molécules, cette technique facilite le processus.
« Si on prend l’exemple d’une épidémie de malaria en Afrique du Sud, on pourrait, au lieu de faire la production en Chine puis de l’envoyer là-bas, générer localement le médicament, sans avoir un personnel qualifié en chimie », synthétise la coordonnatrice scientifique du projet, Vanessa Kairouz. Cette technique permettrait, selon elle, de simplifier la fabrication pour s’éloigner des productions industrielles.
Le matériel dont l’équipe dispose, qui permet de développer de nouvelles méthodes en flux continu, a une valeur d’environ trois millions de dollars et le financement provient de la Fondation canadienne pour l’innovation, indique M. Charette. Il précise que si l’on ajoute l’infrastructure qui entoure le projet, la somme s’élève plutôt à quatre ou cinq millions de dollars.
« Le laboratoire fait partie intégrante du Département de chimie, mais il est accessible à tous, assure Mme Kairouz. On a même des chercheurs d’autres universités qui sont intéressés par notre plateforme, étant donné que ce sont des équipements uniques au Canada. » Elle ajoute que près de 45 étudiants de l’Université travaillent sur différents aspects de la science en flux continu.
Le processus étant en perpétuelle évolution, les recherches dans ce domaine devraient se poursuivre pendant de nombreuses années, considère M. Charette.