Parmi les dix titres offerts en libre accès chaque année, sept seront choisis parmi les ouvrages déjà publiés par les PUM, tandis que trois seront tirés de la quarantaine de nouvelles publications de l’année courante. L’initiative de ce projet revient à Richard Dumont, directeur général des bibliothèques de l’Université de Montréal, qui dit s’être inspiré de son homologue de l’Université d’Ottawa Leslie Weir.
M. Dumont explique qu’il préfère payer l’éditeur pour qu’il diffuse gratuitement le livre que d’acheter celui-ci, afin de provoquer un changement dans les manières de faire. « Les bibliothèques éprouvent des difficultés à maintenir leur accès aux publications, car certaines maisons d’édition détiennent un monopole, ce qui fait qu’on paie des prix élevés », explique-t-il.
Ce nouveau modèle est davantage en phase avec les principes qui sous-tendent la production de connaissances, selon l’étudiant en sociologie Louis Rivet-Préfontaine. « Je crois que c’est une stratégie radicale et rafraîchissante pour se libérer d’un rapport marchand malsain qui obstrue la diffusion du savoir », juge-t-il.
C’est dans cet état d’esprit que M. Dumont a présenté le projet au directeur général des PUM, Antoine Del Busso. « Il s’agit de démocratiser l’accès au savoir », croit-il.
M. Del Busso a tout de suite partagé cette vision. « Ce projet s’inscrit parfaitement dans le virage vers la diffusion numérique que nous tentons d’accomplir depuis quelques années », indique-t-il. Les PUM ont également annoncé qu’elles s’associaient à la plateforme internationale de livres électroniques en libre accès, OpenEdition Books, sur laquelle une quarantaine de titres des PUM sont offerts depuis le 22 septembre.
Une approche expérimentale
« Pour nous, l’objectif est de comprendre l’impact de la diffusion en ligne sur les ventes et sur les consultations », précise M. Del Busso. En effet, les deux directeurs s’entendent sur l’aspect expérimental de ce projet, qui vise aussi à recueillir des données pour élaborer un nouveau modèle d’affaires qui s’appuierait sur le libre accès.
M. Dumont tient à réfuter l’idée que les livres publiés en libre accès sont de qualité moindre. « Nous faisons toujours affaire avec un éditeur savant qui applique les mêmes critères de sélections, seul le support de diffusion change »,explique-t-il.
M. Del Busso partage ce constat. « Les titres choisis pour la diffusion en libre accès seront des ouvrages actuels pertinents pour les chercheurs », assure ce dernier. La liste des titres offerts dans la première année est accessible dans le site des bibliothèques.