Durant sa campagne, Léo Bureau-Blouin a promis qu’il allait pratiquer la politique autrement. Entre faire la couverture du magazine Clin d’oeil de novembre 2012 et son activité sur les réseaux sociaux, M. Bureau-Blouin tente de démystifier le rôle du politicien. «Le politique ne doit plus être mis sur un piédestal », affirme-t-il.
L’ex-leader étudiant a déclaré vouloir «moderniser l’homme politique, en le rendant accessible». Il a été choisi par la rédaction du magazine féminin Clin d’oeil pour incarner la politique lors de leur numéro spécial « beaux mecs ». En accord avec l’image qu’il souhaite donner de sa fonction, il a ajouté que «souvent, les politiciens sont réticents, même de donner une entrevue. Ils ont peur de l’impact sur leur image».
Une publication risquée
Avant même que le magazine ne soit mis en vente, le jeune député n’avait pas hésité à publier la couverture sur sa propre page Facebook, suscitant immédiatement de très nombreuses réactions. «Disons que Léo a troqué sa simplicité contre son sex-appeal », commente Simon Bellemare sur Facebook le 3 octobre. Une autre abonnée, Ève-Lyne Bournival-Thivierge écrit: «Comme politicien, je vous adore, mais les revues à gogo… bof.» Entre des coeurs, des « wow » et divers compliments, Jacques Morand, un autre abonné réagit : «Tu es jeune, ça passe, la ligne est mince entre le showbiz et la politique, amuse-toi, franchis pas la ligne. »
Selon le professeur et chercheur en communication politique à l’UdeM, Frédérick Bastien, M. Bureau-Blouin adopte un comportement risqué. « Ses opposants lui reprochaient déjà son manque d’expérience et de maturité, en acceptant cette entrevue, les effets peuvent être négatifs, car cela peut renforcer ces perceptions à son égard, explique-t-il. À l’époque, Jean Charest avait fait la couverture de 7 jours. Ce n’est donc pas nouveau qu’un homme politique apparaisse dans un journal à potins.»
«Il est de la génération utilisatrice des grands réseaux sociaux, il n’est donc pas étonnant qu’il continue de s’en servir, souligne M. Bastien. Cependant, c’est utile pour entretenir un dialogue avec ses sympathisants, mais ce n’est en aucun cas le moyen le plus efficace pour toucher l’ensemble de la population. »
Désireux de créer un lien plus fort entre les jeunes et la politique, le jeune député de Laval-des-Rapides répond que «les réseaux sociaux sont un moyen très pratique de montrer l’accessibilité du politique et de montrer aux jeunes qu’un député peut être à leur écoute ».
Plus populaire qu’amir Khadir
Chaque jour, il alimente son compte Facebook de ses activités passées ou futures afin que chacun de ses abonnés ait la possibilité de suivre ses actions et de le contacter. » Les médias sociaux donnent la possibilité aux gens d’entrer directement en contact avec leurs élus, explique Léo Bureau-Blouin. Le citoyen peut désormais poser ses questions sans filtre au député et obtenir des réponses, ce qui représente une avancée importante dans les relations entre citoyens et députés. » Léo Bureau-Blouin croit que c’est en échangeant le plus possible que l’homme politique reste connecté aux besoins de ses citoyens.
«C’est une initiative personnelle, ça n’entre pas dans un projet structuré du Parti québécois », explique M. Bastien en ce qui concerne la présence importante du député sur les réseaux sociaux. «Et 42 élus ne possèdent pas de comptes Twitter, selon le recensement de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale, soit environ 1 sur 3 », explique Flaurent Daudens sur son blogue sur le site de Radio-Canada. Léo Bureau-Blouin est désormais le député québécois le plus suivi sur Twitter avec plus de 35700 abonnés, dépassant ainsi Amir Khadir.