Lever de rideau

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Par Anastassia Depauld
mercredi 27 novembre 2013
Lever de rideau
Les étudiants de la troupe de théâtre en répétition au Centre d’essai du pavillon J.-A.-DeSève. (crédit photo : Adil Boukind)
Les étudiants de la troupe de théâtre en répétition au Centre d’essai du pavillon J.-A.-DeSève. (crédit photo : Adil Boukind)

La troupe de théâtre de l’UdeM (TUM) propose son premier spectacle de la saison, Léa-pu deSonlaté, du 29 novembre au 1er décembre. La pièce écrite par le québécois Olivier Choinière est une comédie absurde et imaginaire qui entame en force cette nouvelle saison théâtrale.

Sur la scène se trouvent un fauteuil, une télé et une famille. La plus petite des filles parle de sa vie, pendant qu’un chien invisible aboie et qu’une marionnette nous fixe. Soudain, la télévision devient muette. «– Dis “Léa-pu deSonlaté” [Elle a pu de son la télé]», s’exclame la petite fille à sa sœur Zézeye. «– Ce n’est pas le temps des devinettes !», réplique cette dernière.

Pour la famille Heye, c’est effectivement la tragédie. «C’est une famille qui vit par procuration, ils n’ont pas vraiment de vie à eux, explique l’assistante du metteur en scène, Kathleen Aubert. Au lieu de faire comme des humains, “oh on a plus de TV, on va parler”, ils vont faire les voix de la télévision.»

(crédit photo : Adil Boukind)

Simon Fleury, metteur en scène de Léa-Pu deSonlaté (crédit photo : Adil Boukind)

Ce sont douze comédiens qui se rassemblent sur la scène pour jouer la grande famille fanatique, manipuler une drôle de marionnette ou encore, pour endosser le rôle des personnages du monde télévisuel.

La comédie fait rire par l’absurdité de la situation et par le burlesque de ses acteurs. «La première fois qu’on a lu la pièce, on ne se connaissait pas du tout et on a vraiment beaucoup rigolé», raconte l’étudiante en littérature Aline Winan, alias Lison Trompette-Jiffart. L’actrice travaille beaucoup pour cette production, mais ne le regrette pas. «C’est vrai qu’on passe minimum six heures de répétition par semaine, confie-t-elle. C’est beaucoup de temps, mais avec l’esprit de groupe, c’est hyper agréable.»

(crédit photo : Adil Boukind)

(crédit photo : Adil Boukind)

La technicienne à la gestion des dossiers étudiants à la Faculté de l’éducation permanente et étudiante en littérature, Ruth Charest, joue Momeye, une sorte de drama queen amoureuse des séries à l’eau de rose. Elle est la doyenne de l’équipe, ainsi que celle qui a le plus grand bagage théâtral. «J’ai été acceptée en licence de théâtre à Paris, à la Sorbonne, mais depuis je ne suis plus retournée dans le monde professionnel», raconte-t-elle. Elle aime le TUM pour son humilité. «Il s’agit d’un travail sérieux, mais sans la lourdeur du milieu», soutient-elle.

À seulement 30 ans, le metteur en scène Simon Fleury fait preuve de beaucoup de rigueur et de passion. «Il a une lecture du texte extrêmement intelligente, pense Ruth. Il a l’art de trouver les perles dans un texte et d’y ajouter un peu de lui. » Elle ajoute qu’elle a contacté Olivier Choinière et que l’auteur québécois sera présent à l’une des représentations. Il jugera le travail réalisé par la troupe sur le texte qu’il a initialement écrit pour un jeune public. «C’est l’humour de la pièce qui m’a attiré, puis on l’a adapté, pas spécialement pour que ça fasse trop enfant, juste pour que ça soit un spectacle adolescentadulte, confie le metteur en scène. La pièce est faite pour déstresser en encourageant les camarades étudiants.»

(crédit photo : Adil Boukind)

(crédit photo : Adil Boukind)

Il ne s’agit que du second spectacle de Simon Fleury au TUM. Il a mis en scène l’année dernière La Princesse Turandot. Avec cette comédie, il pense être monté en difficulté. «On s’est donné un défi de plus avec cette pièce, avec le fait de rajouter la télé, explique-t-il. C’est comme deux spectacles à monter en même temps.» Simon Fleury adore son expérience avec le TUM et promet de la poursuivre. «C’est pas mal sûr que je vais recommencer l’année prochaine, confie-t-il. J’ai même une idée, faire quelque chose qu’on écrira à deux avec Kathleen.» Avec quatre pièces montées chaque année, le TUM implique plus d’une trentaine d’étudiants par an.

(crédit photo : Adil Boukind)

(crédit photo : Adil Boukind)

Léa-pu deSonlaté TUM
29 et 30 novembre 20 heures
1er décembre 14 heures
Centre d’essai pavillon J.-A.-DeSève
7 $ prévente • 10 $ à la porte