Campus

Lettre : S’unir dans l’action

Le 26 février dernier, quelques associations étudiantes ont fait circuler une lettre s’adressant au bureau exécutif (BE) de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM). Selon un article du Quartier Libre [NDLR : La FAÉCUM essuie les critiques paru dans le dernier numéro], cette lettre accuse notamment le BE d’avoir un « plan caché », celui « d’inciter [systématiquement] à un déclenchement de grève à partir du 1er mars afin de rester en grève jusqu’au 22 mars [pour la manifestation nationale] ».

Nous déplorons le contenu de la lettre. Les auteurs de la lettre se trompent en disant que le BE tente de « retarder l’entrée en grève d’une association ». Si le début du mois de mars s’est dégagé comme étant le moment idéal pour débrayer au sein des associations étudiantes de l’UdeM, c’est essentiellement parce que nos membres ont clairement exprimé le souhait de terminer leurs examens de mi-session avant d’entrer en grève. Nous demandons donc aux associations signataires de la lettre du 26 février de cesser de blâmer le BE pour cette stratégie. Nous pouvons affirmer avec certitude qu’en ce qui concerne nos associations respectives, jamais le BE n’est intervenu auprès de nos exécutifs, ni n’a fait de pression lors des assemblées générales de grève pour décourager une association de tomber en grève avant le 1er mars.

Que cette date fasse l’objet d’une critique, soit, mais d’affirmer qu’il s’agit « d’un manque de solidarité et de vision stratégique » nous apparaît indu. Ce ne sont pas toutes les associations étudiantes qui ont une culture de mobilisation leur permettant de partir en grève tôt dans la session, et encore moins de se maintenir en grève pendant plusieurs semaines. En effet, en tant que représentants étudiants ayant à remplir nos mandats concernant cette hausse, il nous appartient d’évaluer nos forces et nos faiblesses, de prendre le pouls de nos cohortes pour ainsi nous fixer des objectifs ambitieux, mais qui demeurent réalisables. Nous croyons qu’une association étudiante qui n’a pas fait ses devoirs et qui perd son vote de grève est d’autant plus nuisible pour le mouvement qu’une association qui tarde à le joindre.

D’autre part, lorsque la secrétaire générale (SG) de la Fédération, Stéfanie Tougas, parle au « nous », nous croyons fermement qu’il faut voir ce message comme une volonté de faire la promotion du mouvement de grève ainsi que du mouvement étudiant dans son ensemble, et non pas comme une « tentative de récupération ». Nous saluons donc ce message de la secrétaire générale qui a su dépeindre un mouvement uni et solidaire, d’abord devant la population, mais également devant un gouvernement qui ne se laissera pas impressionner facilement.

Le combat contre la hausse des frais de scolarité dépasse les frontières de nos organisations et leurs intérêts corporatistes. En ce sens, il n’y a aucun intérêt pour le mouvement étudiant à compartimenter ainsi sa lutte. Nous sommes tous LE mouvement étudiant, nous devrions donc nous comporter comme tel. Nous sommes d’avis que la lettre du 26 février, tant dans ses propos que par son ton, ne s’inscrit pas dans cette perspective.

Il est tout à fait normal d’avoir des critiques envers le BE. Après tout, la FAÉCUM n’est pas parfaite, nous sommes 85 associations étudiantes avec des positions différentes, parfois divergentes, mais souvent similaires. C’est notre démocratie, c’est notre Fédération qui nous unit dans les moments d’actions. D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, c’est plus de la moitié des étudiants membres de la FAÉCUM qui sont en grève ou qui possèdent un mandat de grève.

Nous croyons que cette solidarité ne doit pas s’imposer par un contrat qui contiendrait en son sein les germes de la dissension. Comme vous, nous sommes « déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir afin d’assurer la réussite de ce bras de fer avec le gouvernement Charest ». Sur ce, nous saluons les associations étudiantes qui ont eu le courage d’avoir déclenché le mouvement de grève et qui nous inspirent aujourd’hui. Nous désirons donc vous lancer un message: Nous sommes avec vous, unis dans l’action !

 

Les signataires de cette lettre sont:

L’Association des cycles supérieurs en droit (ACSED) ; l’Association des étudiant(e)s en com- munication et politique (AECEP) ; l’Association des étudiant(e)s en sciences biomédicales de l’UdeM (AESBUM); l’Association des étudiantes et étudiants de biochimie de l’UdeM (AEEBCM); l’Association des étudiantes et étudiants de médecine de l’UdeM (AÉÉMUM); l’Association des étudiants aux cycles supérieurs en science politique de l’UdeM (AECSSPUM) ; l’Association des étudiants d’économie politique de l’UdeM (AEEPUM) ; l’Association des étu- diants et étudiantes en histoire de l’art de l’UdeM (AEEHAUM) ; l’Association des étudiants et étudiantes du département de chimie de l’UdeM (AEEDCUM) ; l’Association des étudiants et étudiantes en physique de l’UdeM (PHYSUM) ; l’Association étudiante d’histoire de l’UdeM (AÉHUM); l’Association étudiante de démographie (AEDEM); l’Association étudiante de kinésiologie et d’éducation physique de l’UdeM (AÉKÉPUM) ; le bureau exécutif de l’Association étudiante de l’École de criminologie de l’UdeM (AÉÉCUM) ; l’Association étu- diante de mathématiques et statistiques de l’UdeM (AEMSUM) ; le conseil d’administration de l’Association étudiante de science politique et études internationales de l’UdeM (AÉSPÉIUM); l’Association étudiante des sciences infirmières de l’UdeM (AESIUM); l’Association générale des étudiants et étudiantes de psychologie de l’UdeM (AGEEPUM) ; le Regroupement des étudiants en architecture de paysage (REAP) ; le Regroupement des étu- diants en design (RÉD); la Société des étudiants en réadaptation de l’UdeM (SERUM); le Bureau exécutif du syndicat des étudiants en relations industrielles de l’UdeM (SÉRIUM) ; et le Regroupement des étudiants en architecture (REA).

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