Comme les styles musicaux, les types de voix recherchés par les maisons d’opéra varient d’une époque à l’autre, selon le conférencier. « Il y a une sorte d’aura mythique autour du ténor », indique M. Veilleux. Depuis le début du xxe siècle, c’est pour lui la voix la plus prisée, bien que cela n’ait pas toujours été le cas. « À l’époque baroque, la voix de ténor, au contraire, était considérée comme un timbre commun vulgaire », poursuit-il.
Ténor ou contre-ténor ?
Le musicologue explique que le classement des différents types de voix se fait à partir de l’étendue. « L’étendue, c’est tout ce qu’on a de la note la plus grave à la note la plus élevée qui puisse être émise par un chanteur sur une scène d’opéra », commente-t-il. Il ajoute qu’un chanteur peut émettre des notes en dehors de son étendue sans qu’elles soient adéquates, autant pour le chant en musique classique qu’en musique populaire. « On parle ici de notes dignes d’être chantées sur une scène », précise-t-il.
Pour les voix masculines, on retrouve quatre grandes catégories. « Ténor, baryton, basse et contre-ténor, détaille le conférencier. Pour chacune de ces grandes subdivisions, il existe aussi des sous-catégories. »
La voix du public
Pour M. Veilleux, le type de voix préféré du public ne s’accorde pas nécessairement avec ce que les spécialistes recherchent. « Pour le grand public, une grande voix, ça répond à trois critères : la puissance, la beauté et la facilité des notes aiguës, souligne-t-il. Le critique, lui, cherche d’abord des qualités techniques, comme l’homogénéité de la voix au niveau de ses registres, l’exécution du chant très ornementé et la qualité de phrasé. »
Il fait aussi remarquer que les tendances à l’opéra sont souvent influencées par les goûts du public. « Le directeur d’une maison d’opéra n’ira pas nécessairement vers ce que les spécialistes recherchent, raconte le musicologue. S’il voit qu’un chanteur est populaire, il va être porté à le privilégier conclut-il.