L’iPhone 4G apporte plusieurs innovations : davantage de mémoire, une plus longue autonomie (durée de fonctionnement), une meilleure résolution et… de nouvelles vis. Apple a décidé de remplacer au fur et à mesure les anciennes vis Torx à six points de l’iPhone par des vis Pentalobe à cinq points.
Pour les usagers, un problème se pose. Il existe très peu de tournevis adaptés disponibles sur le marché. Résultat: les utilisateurs ne peuvent démonter leur téléphone à leur guise et doivent s’en remettre à une boutique Apple qui dispose du tournevis approprié. Ces vis ont été installées sur les MacBook Air et MacBook Pros dès 2009. Avec ces vicieuses vis, Apple entend lutter contre les réparateurs indépendants et la contrefaçon.
Selon Dominique Martin, chercheur associé au Centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal (CREUM) et spécialiste en éthique des affaires, cette façon de faire est déplorable pour l’utilisateur, mais d’un point de vue éthique, cela ne pose aucun problème. «L’iPhone est un produit de la compagnie Apple. Ses dirigeants ont ainsi le droit de rendre l’accès à leur produit difficile, mais ils doivent respecter la législation en place quant aux règles de concurrence. Si l’utilisateur proteste, il peut toujours changer de téléphone», soutient l’éthicien.
Dominique Martin évoque aussi la culture d’entreprise d’Apple : « L’entreprise entretient une culture de la différence qui a été difficile à conquérir. Son atout réside dans le fait que ses outils sont faciles à utiliser. Pour garder cet aspect ludique, elle est obligée d’imposer une législation stricte quant à la programmation des paramètres.»
Apple continue ainsi dans sa lancée vers un barrage progressif du système. Les vis de l’iPhone s’apparentent à une foule d’innovations allant dans ce sens, comme la plateforme iTunes, véritable outil de vente des produits Apple. Récemment,
Apple a obligé les journaux et magazines, qui proposent l’abonnement à leurs publications sur l’iPad ou l’iPhone, de passer par iTunes. Ce système de facturation permettrait à Apple de percevoir une commission de 30 % sur les abonnements, mais aussi de mettre la main sur les données personnelles des abonnés.