Les vidéos gongbang : l’entraide des étudiants pour des révisions en temps réel

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Par Anaïs Amoros
lundi 12 avril 2021
Les vidéos gongbang : l’entraide des étudiants pour des révisions en temps réel
Appelées gongbang ou study with me, ces vidéos se sont développées en Corée du Sud et sont aujourd’hui partagées partout dans le monde. Crédit : J. Kelly Brito via Unsplash.
Appelées gongbang ou study with me, ces vidéos se sont développées en Corée du Sud et sont aujourd’hui partagées partout dans le monde. Crédit : J. Kelly Brito via Unsplash.

Les vidéos gongbang, qui montrent des étudiants en train de travailler en direct, se multiplient sur Internet depuis le début de la pandémie. Pour les internautes, ces séances de révisions en tant réel peuvent s’avérer une réelle source de motivation dans un contexte de confinement et de télétravail.

À cause du confinement, l’étudiante en économie politique à l’UdeM Anaïs Blanchard a découvert à la mi-session d’automne 2020 les vidéos gongbang. « C’est vraiment récent, un jour, c’est apparu sur YouTube, et je me suis dit que ça pourrait être intéressant, explique-t-elle. Avec l’isolement, j’en ai regardé de plus en plus, à tel point que c’est devenu une habitude. » L’étudiante raconte qu’en fin de session, quand la charge de travail est conséquente, les vidéos l’aident à se concentrer. « C’est comme d’aller au gym en groupe, on a plus d’énergie quand on est en groupe, on est plus focus », souligne-t-elle.

Appelées gongbang (littéralement « émission d’étude » en coréen) ou study with me (« étudie avec moi » en anglais), ces vidéos se sont développées en Corée du Sud et sont aujourd’hui partagées partout dans le monde. Parfois diffusées en direct, elles sont le plus souvent postées sur YouTube.

Un chronomètre pour gérer son temps d’étude

Les vidéos gongbang peuvent adopter différents formats. Elles peuvent parfois durer plusieurs heures et sont ponctuées de pauses. Selon Anaïs, consommer une vidéo de cinq heures lui garantit d’étudier pendant toute la durée de celle-ci. « Quand je travaille sans vidéo, je ne sais pas si j’ai vraiment bien travaillé, alors que quand je travaille pendant une vidéo de cinq heures, je sais que j’ai travaillé cinq heures », précise l’étudiante.

Marie-Philippe Gill, étudiante en technologie de l’information à l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal, produit des vidéos study with me sur YouTube. Pour elle aussi, ces vidéos ont constitué une aide pour étudier et pour garder sa concentration. « Quand j’ai commencé à faire des vidéos, j’ai pu identifier où je perdais mon temps, reconnait-elle. Je me rendais compte que j’allais sur mon téléphone toutes les cinq minutes. »

L’étudiante s’impose un rythme d’étude de cinq sessions par semaine, de 9 h à 16 h, en direct. Elle prend une pause de 10 minutes après 50 minutes de travail et une pause pour dîner.

Choisir sa vidéo gong bang ou sa communauté study with me

Marie-Philippe a commencé à produire des vidéos en direct en 2017, parce que personne sur son fuseau horaire ne pratiquait encore le study with me. Aujourd’hui, presque 15 000 personnes la suivent sur YouTube. « J’étudie avec les mêmes personnes, ce sont maintenant mes amies, elles viennent de pays différents, se réjouit l’étudiante. On s’encourage et c’est le fun de discuter avec elles pendant les pauses. » 

Pour Anaïs, le format et le temps d’une vidéo sont importants, mais ne font pas tout. Elle choisit également sa vidéo en fonction du cadre qu’elle propose. L’étudiante décrit un sentiment d’évasion quand la vidéo est esthétique. Après avoir gouté au confort d’être chez elle et s’être passée des transports en commun, elle hésite à retourner dans les bibliothèques pour réviser après la pandémie.