Le processus de demande d’admission à la maîtrise n’est pas simple. Comment s’y prendre pour obtenir des lettres de recommandation, écrire une lettre de motivation, choisir un directeur et un sujet de recherche, et postuler pour des bourses de maîtrise ? Quartier Libre s’est entretenu avec des étudiants et des professeurs qui connaissent bien le système.
« Il y a deux éléments essentiels quand on regarde une demande de maîtrise: la formation antérieure et le rendement universitaire, explique le responsable des programmes de maîtrise et de doctorat au Département de psychologie de l’UdeM, Martin Arguin. Dans notre cas, l’étudiant doit avoir un minimum de formation en psychologie et répondre à nos exigences. » La Faculté des études supérieures et postdoctorales place la moyenne minimale pour accéder aux cycles supérieurs à 3.0 sur 4.3. M. Arguin soutient que la plupart des étudiants admis à la maîtrise en psychologie détiennent une cote de 3.5.
Les lettres de recommandation et de motivation peuvent grandement améliorer la qualité d’une candidature à la maîtrise. « Les classes sont très grandes et les professeurs ne connaissent pas tous les étudiants, indique M. Arguin. Il faut aller rencontrer les professeurs pendant leur période de consultation et travailler dans les laboratoires afin de se démarquer et d’avoir la chance d’obtenir une lettre de recommandation. »
La responsable des études au Département de linguistique et de traduction, Hélène Buzelin, abonde dans le même sens. « Les étudiants peuvent transmettre leur C. V. à un professeur afin d’obtenir une lettre de recommandation », affirme-t-elle. M. Arguin ajoute qu’une lettre de motivation personnelle qui mentionne déjà un intérêt de recherche ainsi qu’un directeur précis simplifie beaucoup la sélection d’un candidat.
Se faire remarquer
« Il faut demander une lettre à un professeur dans un cours où nous avons eu une bonne note, conseille Catherine*, une étudiante à la maîtrise en science politique. C’est toujours bien de participer en classe et de poser des questions. Ça permet de se démarquer. C’est bien aussi d’aller voir un professeur dont on a suivi plusieurs cours. »
Laurence Gendron étudie à la maîtrise en criminologie depuis septembre 2010. Elle a toutefois obtenu son baccalauréat en droit en 2006. « Dans mon cas, faire ma demande de maîtrise a été assez compliqué, raconte-t-elle. C’était difficile de contacter les professeurs quatre ans après la fin de mon bac pour une lettre de recommandation. » Cependant, elle a trouvé une solution. « J’ai eu le droit de déposer une lettre d’un employeur et j’en ai aussi eu une d’un professeur qui se souvenait de moi, dit-elle. Il m’avait supervisée dans le cadre d’une activité en droit. »
Laurence Gendron avait aussi déjà fait mention de son sujet, soit la répression de la criminalité financière, dans sa lettre de motivation. « Étant donné mon parcours atypique, j’ai expliqué pourquoi je voulais travailler sur ce sujet», ajoute-t-elle.
La Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) propose aux étudiants de les aider à préparer leur candidature. « Cette année, j’ai produit un document sur comment demander une lettre de recommandation, explique la coordonnatrice aux affaires académiques de cycles supérieurs de la FAÉCUM, Dominique Baril-Tremblay. Pour les lettres de motivation, il est bien de les faire relire par quelqu’un du département, étant donné la spécificité des programmes. »
Choisir un directeur et un sujet
Cibler le bon directeur de recherche peut faire la différence entre l’admission ou le refus à la maîtrise, dans certains cas. « Le choix du directeur est crucial, affirme M. Arguin. On n’envoie pas d’avis d’admission si on n’a pas l’accord d’un directeur. Il faut cibler un professeur et aller le voir avant de déposer sa demande. » Il explique que l’étudiant qui a trouvé un directeur de recherche, mais qui a un rendement universitaire un peu faible, donne de la valeur à sa demande d’admission.
Hélène Buzelin met l’accent sur l’importance de bien se documenter avant de choisir un directeur et un sujet. « Il faut regarder les intérêts de recherche et les travaux des enseignants, et créer une entente avec eux, explique-t-elle. Pour le choix du sujet, il faut lire et voir ce qui a déjà été fait. »
Mme Baril-Tremblay souligne l’importance d’avoir une bonne relation avec son directeur. « C’est une relation à long terme, il faut choisir un directeur qui a un rythme de travail qui nous convient, surtout pour le doctorat. C’est aussi long qu’un mariage », plaisante-t- elle. Il existe d’ailleurs un document de la FAÉCUM qui porte sur la résolution de conflit avec les directeurs.
Et les bourses ?
« La plupart des questions qui proviennent des étudiants qui passent du premier au deuxième cycle portent sur les bourses, reconnaît Mme Baril-Tremblay. La FAÉCUM tient souvent des conférences sur l’art de rédiger une demande de bourse. » Les étudiants doivent aussi se tenir au courant des nombreuses bourses qui existent. « Il faut bien cibler les bourses et être à l’affût des milliers de courriels qu’on reçoit », partage Laurence Gendron, qui a obtenu deux bourses à la maîtrise.
« Il y a beaucoup de demandes de bourses, mais pas assez, à mon avis », avoue M. Arguin. Il donne l’exemple d’un concours pour les étudiants qui passent du premier au deuxième cycle au Département de psychologie pour lequel aucune candidature n’a été déposée l’an dernier. Mme Buzelin est du même avis. Elle encourage les étudiants à se tenir au courant et à consulter régulièrement la liste des bourses pour vérifier s’ils y sont admissibles.