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Les robots et nous

Robot. (Source : Andy Field - Hubmedia)

Voir, goûter, ressentir, entendre, nous analysons cette somme d’information à une vitesse prodigieuse. Un robot arrivera-t-il un jour à égaler le cerveau humain? « Ça n’arrivera pas demain matin », répond Yoshua Bengio, un professeur titulaire au département d’informatique et de recherche opérationnelle de l’UdeM. Malgré tout, ses tentatives pour insérer artificiellement dans une machine une intelligence semblable à celle d’un être humain progressent.

Lors d’une conférence devant des étudiants et quelques professeurs de physique de l’UdeM, le 11 février dernier, M. Bengio a parlé de ses recherches sur l’intelligence.

Le fossé entre nous et les machines est encore grand.

Une meilleure compréhension de l’intelligence nous permettra de créer une « vraie intelligence artificielle » capable d’effectuer les tâches de l’être humain.

Il est possible depuis 2006 de bâtir des réseaux de neurones pour des machines.

« La mémorisation est facile pour une machine, mais pas pour nous, les êtres humains, soutient M. Bengio. Nous nous distinguons par notre capacité à généraliser et à simplifier. D’où notre autonomie. »

La machine, malgré son intelligence, peut encore avoir besoin « d’un être humain assis à ses côtés ».

Par exemple, un synthétiseur de voix, un logiciel capable de réciter des textes à voix haute, a besoin qu’on le nourrisse en informations.

« On a presque réussi à introduire dans la machine une capacité de représentation et d’abstraction », explique M. Bengio. Cela servira à ce qu’une machine voit comme un humain. M. Bengio explique que, comme nous, une machine peut apprendre à « interpréter une image par niveaux ». Pour identifier une personne, la machine analyse premièrement les pixels, puis les contours, les formes et le visage de l’individu pour potentiellement mettre un nom sur cette personne.

Alors qu’un robot du film de science-fiction I, Robot était doué de sensation au point de raisonner par lui-même, M. Bengio postule que notre réalité ne rejoindra pas de si tôt le monde qu’Hollywood met en scène.

« L’instinct, ça ne se met pas dans une machine », tranche-t-il. M. Bengio a terminé sa conférence en rassurant l’auditoire. « Je ne m’inquiète pas du développement définitif d’une vraie intelligence artificielle. On espère que les machines n’auront pas nos limitations. Pour l’instant, les êtres humains les dominent en langage et en reconnaissance visuelle. »

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