Dans la pièce, la vie quotidienne des employés d’une petite entreprise est chamboulée par le passage d’un rhinocéros. Peu à peu, les personnages désirent ressembler à l’animal et finissent par se transformer à tour de rôle en rhinocéros. En utilisant l’absurde, l’œuvre aborde le thème du conformisme.
Le metteur en scène, Laurent Trudel, explique voir dans le texte un parallèle avec le présent. « C’est un texte très politique, souligne-t-il. Ionesco l’avait écrit à la base pour dénoncer le passage des Français et des Roumains à l’idéologie sous l’occupation allemande, lors de la Seconde Guerre mondiale. En adoptant l’idéologie “rhinocérique”, les personnages vont suivre leurs pulsions bestiales et violentes. Tout ça n’est pas sans rappeler plein de conflits actuels, ou la population se fait mener en bateau, notamment par les fausses nouvelles. »
Ce désir d’adresser des enjeux contemporains a guidé les choix du metteur en scène. Selon lui, la pièce a été actualisée de plusieurs façons. « L’image des rhinocéros n’est pas classique, poursuit-il. Les acteurs, lorsqu’ils sont en rhinocéros, portent des masques à gaz pour rappeler l’image violente de la guerre et la violence qu’ils représentent. » Il explique aussi avoir intégré plusieurs appareils électroniques à la mise en scène, comme des ordinateurs ou des téléphones cellulaires. « Ils représentent un outil contemporain de conformisme et de propagande », ajoute-t-il.
Rhinocéros sera présentée sur la scène du Centre d’essai au pavillon J.-A.-DeSève le vendredi 14 février à 20 h et le samedi 15 février à 15 h et à 20 h.
