Les québécois plus méfiants devant les musulmans

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Par Thomas Martin
mardi 13 mars 2018
Les québécois plus méfiants devant les musulmans
Selon les chiffres de Statistique Canada, en 2014, 21,8 % des musulmans rapportaient avoir vécu de la discrimination au Québec contre 17,8 % en Ontario et 21,9 % dans l'Ouest. (Crédit photo : Wikimedia Commons | abdallah)
Selon les chiffres de Statistique Canada, en 2014, 21,8 % des musulmans rapportaient avoir vécu de la discrimination au Québec contre 17,8 % en Ontario et 21,9 % dans l'Ouest. (Crédit photo : Wikimedia Commons | abdallah)
Une étude reprenant les données de Statistique Canada indique que les Québécois craignent plus que leurs homologues des autres provinces les musulmans. En revanche, ces derniers ne vivent pas plus de discrimination au Québec qu’ailleurs.

Les résultats de cette étude montrent que 50 % des répondants québécois du sondage aiment moins les musulmans que les autres minorités. À titre de comparaison, le pourcentage est de 33 % en Ontario pour la même question.

Ces résultats peuvent s’expliquer par le contexte québécois des dernières années, selon la chercheuse au Centre d’études ethniques des universités montréalaises (CETUUM) Maryse Potvin. « Il n’y a pas eu dans le reste du Canada les mêmes débats publics qu’on a pu avoir au Québec », expose-t-elle. Elle cite notamment les débats publics qui ont accompagné la Charte des valeurs ou les accommodements raisonnables. « Depuis 2006, on est constamment dans une situation de débat et de « crise » autour de ces questions. »

Pour Mme Potvin, également professeur au Département d’éducation et formation spécialisées de l’UQAM, la fragilité de la majorité francophone au Québec joue également un rôle dans ce constat. « Cette majorité n’a pas réussi à faire reconnaître de statut de société ou de nation depuis les deux échecs référendaires », soutient-elle. Elle insiste néanmoins sur le fait qu’il s’agit seulement de quelques pistes de réponses, mais que la question est beaucoup plus complexe et les réponses nombreuses.

La chercheuse met de l’avant l’importance de l’éducation dans les milieux de travail et dans les écoles autour de ces enjeux. Elle explique que les personnes doivent être mieux informées pour identifier les situations de discrimination.