Les Presses de l’UdeM à l’ère numérique

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Par Enrique Colindres
vendredi 13 novembre 2015
Les Presses de l’UdeM à l’ère numérique
Illustration: Melen Joly
Illustration: Melen Joly
Le nouveau directeur des Presses de l’Université de Montréal (PUM), Patrick Poirier, nommé en octobre, souhaite augmenter l’offre numérique de son catalogue. Une ambition déjà bien présente aux PUM qui ont conclu en 2014 un partenariat avec les bibliothèques de l’UdeM pour rendre accessibles 10 titres par année en version numérique.
« Nous ne voulons pas nous asseoir sur les résultats de cette entente : nous voulons aller encore plus loin, mais de manière responsable, sans précipitation. »
 Patrick Poirier - Directeur des Presses de l’UdeM

Sous la direction du nouveau directeur des PUM, Patrick Poirier, la place accordée aux titres récents a déjà été augmentée. « Au début de l’entente, trois nouveautés des PUM seulement étaient offertes en version numérique sur l’offre annuelle totale de 10 titres, explique-t-il. Nous avons jugé que c’était insuffisant et en avons donc ajouté deux de plus, pour un total de cinq nouveautés. »

Pour lui, l’expérience numérique doit se poursuivre au-delà de 2016, date à laquelle l’entente avec les bibliothèques prévoit de s’arrêter. « Nous ne voulons pas nous asseoir sur les résultats de cette entente : nous voulons aller encore plus loin… mais de manière responsable, sans précipitation », estime-t-il.

Les livres numériques ont plusieurs avantages pour les étudiants. « Je choisirais la version numérique d’un livre pour des raisons écologiques si elle était offerte dans le cadre d’un de mes cours », commente l’étudiante au baccalauréat en linguistique et psychologie Ariel Sosic. Pour elle, l’aspect financier influence aussi le choix d’une version.

Le professeur au Département des littératures de langue française à l’UdeM et co-auteur du recueil Pratiques de l’édition numérique, Marcello Vitali Rosati, pense que la question de la numérisation est une nécessité. « Il faudrait que les organismes de financement obligent les maisons d’édition à adopter une politique de numérisation, estime-t-il. Par exemple, au Canada, le Conseil de recherches en sciences humaines a une politique de ce type et il est possible que, dans quelques années, la diffusion numérique gratuite soit une obligation pour tous. »

Une collection unique

Aux PUM, les différents titres de la collection Parcours numériques sont offerts en deux versions. « Une édition papier courte, linéaire et sans notes faite pour être lue d’un seul coup, et une édition numérique augmentée, avec un grand appareil critique, non linéaire et faite pour être lue de façon discontinue », résume M. Vitali Rosati. Les ouvrages de cette collection ont été conçus pour tirer profit du format numérique.

Les lecteurs peuvent opter pour une lecture en accès libre en ligne directement ou le téléchargement en format ePub ou PDF (portable document format). « J’ai déjà consulté la collection « Que sais-je ? » en format ePub [NDLR : Publication électronique] », mentionne l’étudiante au DESS en communication Alexane Guillot. Si les versions en libre accès sont toutes gratuites, certaines des versions téléchargeables sont payantes et se vendent à 6,99 $ l’unité, comparativement à 14,95 $ pour les versions papier.

Papier ou numérique ?

« Je préfère les versions papiers aux versions numériques, car que je peux les apporter lors de mes examens lorsque c’est autorisé », note l’étudiante au baccalauréat en traduction Maude Amyot. Si le numérique revendique de plus en plus ses entrées dans le monde de l’édition, le papier n’est pas voué à disparaître.

« Ce que nous constatons, c’est que même si nous offrons les versions numériques de certains de nos ouvrages à 50 % du prix de vente des versions papier […] beaucoup de lecteurs semblent tout de même se tourner vers les versions papiers », avance M. Poirier. Depuis la mise en marché des ouvrages en versions numériques (PDF et ePub) en 2012, 8 240 exemplaires ont été téléchargés, contre 158 335 achetés en version papier pour la même période, soit environ 11 % du total des ventes.

« Nous essayons de mettre en place des évènements qui réunissent nos auteurs et des spécialistes autour de tables rondes pour discuter des sujets de leur livre, commente M. Poirier. Nous cherchons à animer la vie intellectuelle de Montréal ». Malgré l’attention accordée au volet numérique, les PUM ne délaissent pas pour autant leur rôle de diffuseur de la recherche universitaire, selon le nouveau directeur.