Les premiers nichoirs pour abeilles sur des panneaux publicitaires à Montréal

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Par Anaïs Amoros
mardi 25 mai 2021
Les premiers nichoirs pour abeilles sur des panneaux publicitaires à Montréal
Un nichoir pour abeilles solitaires urbaines. Courtoisie : Étienne Normandin-Leclerc Crédit photo : Atelier Zabie
Un nichoir pour abeilles solitaires urbaines. Courtoisie : Étienne Normandin-Leclerc Crédit photo : Atelier Zabie
Pour récolter des données sur les abeilles solitaires urbaines, l’entomologiste de l’UdeM Étienne Normandin-Leclerc mène un projet pilote à Montréal : installer des nichoirs pour abeilles sur des panneaux publicitaires.

L’entomologiste de l’UdeM, également coordonnateur de la collection entomologique Ouellet-Robert, Étienne Normandin-Leclerc, explique qu’une abeille sauvage, à la différence des abeilles à miel que l’on connaît et qui vivent dans les ruches, s’occupe de polliniser la majorité des plantes présentes dans la nature et des cultures que l’on fait pousser. « On utilise les abeilles à miel, parce qu’on a de trop grandes cultures qu’on a besoin de polliniser quand elles sont en floraison », précise-t-il.

« La femelle va faire un trou dans la terre, utiliser une tige creuse ou un tronc d’arbre pour faire son nid, détaille M. Normandin-Leclerc. Elle va faire différentes cellules, ramasser du pollen ou du nectar comme les abeilles à miel et approvisionner ce “polli-nectar”, dans lequel va émerger sa progéniture. »

L’entomologiste a installé des nichoirs pour abeilles et a reproduit de manière artificielle les cavités dans lesquelles celles-ci se reproduisent. Les données qu’il récoltera vont lui permettre d’évaluer la santé des espèces d’abeilles sauvages. « Ça peut nous aider à prédire à quoi vont ressembler nos communautés d’abeilles en ville, parce que c’est un habitat qui va prendre de l’ampleur avec les années », déclare-t-il.

Les panneaux publicitaires placés en hauteur permettent aux nichoirs d’éviter qu’ils ne se fassent vandaliser par le public, souligne M. Normandin-Leclerc. De plus, il estime que la collaboration entre l’industrie et la science est intéressante. « On voulait éviter à l’industrie de faire du bee washing, un néologisme de green washing, et de concentrer le message sur le fait que l’industrie aide les scientifiques à étudier les abeilles. J’espère que la collaboration continuera et qu’on pourra déployer plus de nichoirs », poursuit-il.

Dix nichoirs pour abeilles sont actuellement installés à Montréal mais c’est encore trop peu pour faire des analyses intéressantes, selon l’entomologiste. En fonction des premiers résultats, il espère pouvoir installer d’autres nichoirs dans d’autres milieux, à l’extérieur de la ville, pour comparer les espèces. Une expérience similaire a déjà été menée à Toronto.