Les papas gais à l’étude

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Par Zacharie Routhier
vendredi 8 février 2019
Les papas gais à l’étude
Le doctorant Éric Feugé voulait réfuter l'idée selon laquelle la sensibilité des pères n'est que faiblement corrélée à la sécurité d'attachement de l'enfant. (Crédit photo : pxhere.com.)
Le doctorant Éric Feugé voulait réfuter l'idée selon laquelle la sensibilité des pères n'est que faiblement corrélée à la sécurité d'attachement de l'enfant. (Crédit photo : pxhere.com.)
Les pères gais seraient plus impliqués auprès de leurs enfants que les pères hétérosexuels, selon un doctorant de l’UQAM. L’étude est la première du genre au Québec.

« Le premier volet visait à observer et à analyser le degré d’engagement et d’implication des pères gais auprès de leurs enfants, notamment quant à l’éducation et aux soins prodigués, puis à identifier les principaux déterminants de cet engagement », explique le doctorant en psychologie Éric Feugé. Si ses travaux ont démontré que les pères homosexuels sont plus engagés que leurs comparses hétérosexuels, ils ont également relevé qu’il existe un père « principal » et un père « secondaire » dans leur couple.

Le second papa aurait souvent le revenu le plus élevé du ménage. « De manière générale, plus un parent a de ressources financières, moins il est impliqué auprès de son enfant, car il s’investit beaucoup dans le travail, remarque le chercheur. Le revenu est l’un des prédicteurs de l’engagement paternel, ce que notre étude a confirmé. »

Papas sensibles, enfants heureux

Selon le doctorant, il est souvent tenu pour acquis que l’interaction des pères avec leur enfant se distingue de celui des mères, notamment par le jeu physique. « Un père et une mère auraient donc des fonctions différentes et cela tiendrait à la biologie, avance-t-il. C’est une idée que nous souhaitions réfuter et nous y sommes parvenus : nous avons montré un lien fort entre la sensibilité des pères et la sécurité d’attachement de l’enfant. » Un lien dont la qualité dépend de la présence et de l’implication des pères, note le chercheur.

Ainsi, M. Feugé conclut qu’il n’existe pas de différence de sensibilité entre les pères gais et les mères hétérosexuelles, brisant le mythe qu’il s’agit d’un trait de caractère proprement féminin.