Les jeunes québécois plus touchés par la dépression en période pandémique

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Par Esther Thommeret
mardi 13 octobre 2020
Les jeunes québécois plus touchés par la dépression en période pandémique
La santé mentale des jeunes québécois est particulièrement affectée par la pandémie. Crédit: Pikist
La santé mentale des jeunes québécois est particulièrement affectée par la pandémie. Crédit: Pikist

D’après une enquête réalisée au Québec, les jeunes de 18 à 24 ans seraient les premières victimes d’anxiété et de dépression depuis mars dernier.  

« Ce que l’on constate aujourd’hui, c’est que les niveaux de dépression et d’anxiété au Québec sont actuellement considérablement plus élevés que ce qui était observé en pré-pandémie », affirme la professeure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke Mélissa Généreux. 

En juin dernier, l’Université de Sherbrooke a mené une enquête internationale qui a démontré que la communauté québécoise est touchée par l’anxiété et la dépression que la pandémie peut occasionner. Du 4 au 14 septembre 2020, une enquête complémentaire a été réalisée au Québec par la firme Léger, auprès de 6 261 adultes. D’après ces deux recherches, près d’un adulte sur quatre aurait eu des symptômes d’anxiété ou de dépression, en particulier à Montréal.

Les jeunes, premières victimes

Les jeunes âgés de 18 à 24 ans sont les premiers touchés. « On découvre que 37 % des adultes de 18 à 24 ans ont rapporté des symptômes anxieux ou dépressifs dans les deux dernières semaines », ajoute Mme Généreux. Les deux groupes également à risque, après les jeunes, sont les anglophones et le personnel de la santé.

Pourquoi ?

« Cette différence pourrait s’expliquer par des répercussions directes plus grandes de la pandémie, plus de stigmatisation, plus de méfiance envers les autorités, l’utilisation de différentes sources pour s’informer au sujet de la COVID-19 et plus de fausses croyances chez ces deux groupes de la population [jeunes adultes et anglophones] », peut-on lire dans le communiqué de l’AMEQ. D’après l’étude, les jeunes sont notamment les principales victimes de stigmatisation. Cette dernière double le risque d’anxiété ou de dépression.

Sept régions du Québec ont été représentées dans l’étude : la Mauricie-Centre du Québec, l’Estrie, Montréal, Laval, Lanaudière, Les Laurentides et La Montérégie.

Minimiser les effets de la pandémie sur le moral

Dans le cadre de cette enquête, l’équipe de recherche a émis des recommandations visant à lutter contre les effets psychosociaux de la pandémie. Mme Généreux propose, par exemple, le déploiement d’équipes spécialisées en psychiatrie au sein de la population ou encore le renforcement du soutien communautaire.