Les étudiants québécois décrochent

icone Societe
Par Camille Feireisen
jeudi 11 février 2016
Les étudiants québécois décrochent
À Montréal, les universités qui ont le meilleur taux de diplomation sont HEC Montréal et l'Université McGill. (photo : pixabay.com)
À Montréal, les universités qui ont le meilleur taux de diplomation sont HEC Montréal et l'Université McGill. (photo : pixabay.com)
Le taux de décrochage augmente dans les universités québécoises. Tandis qu’il y a sept ans, 81,3 % des étudiants inscrits à temps plein au baccalauréat étaient diplômés, ils ne sont plus que 79,6 % selon les chiffres du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

« Ce qui est inquiétant, c’est que ça ne s’améliore pas », a expliqué l’économiste Pierre Fortin en entrevue avec le Journal de Montréal. La baisse reste légère, mais préoccupante, selon lui. Le taux de décrochage universitaire est aussi plus élevé au Québec que la moyenne des taux dans le reste du Canada. M. Fortin estime que cette baisse de diplomation coûte cher à la province, qui investit dans l’éducation de ces jeunes. L’automne dernier, le vice-recteur exécutif de l’Université Laval, Éric Bauce, avait également fait part de ses inquiétudes dans son établissement, où le taux de diplomation a chuté de 3,5 % en sept ans. Cette baisse est toutefois plus marquée encore dans les universités en région, comme Rimouski et Trois-Rivières.

Il demeure difficile de trouver les causes de cette augmentation du décrochage au sein des universités québécoises, selon la Fédération québécoise des professeurs d’université (FQPPU). Aucune étude n’a encore été réalisée sur ce sujet, mais les compressions pourraient avoir un impact sur la diplomation des étudiants, estime la FQPPU. Selon leurs chiffres, le réseau université a privé de 737 millions de dollars depuis quatre ans.

La nécessité de travailler pourrait aussi conduire un étudiant à quitter les bancs de l’université, d’après la FQPPU. De plus en plus nombreux à travailler, certains étudiants accordent plus de temps à leur emploi qu’à leurs cours. Enfin, la troisième hypothèse, soulevée par M. Fortin, concerne les faibles droits de scolarité. « Ça ne coûte pas grand-chose, entrer et sortir de l’université », a-t-il affirmé. Cette analyse n’est pas partagée par tous, notamment par le vice-recteur à la formation et à la recherche de l’Université du Québec à Rimouski, François Deschênes, qui considère que les faibles coûts des inscriptions permettent, au contraire, de donner une chance à chacun.   

 

 Source : Journal de Montréal