Campus

Les étudiants, les bars et le hockey

Privés de leur sport national pendant plus d’une session, les étudiants de l’UdeM ont à peine diminué leur fréquentation des bars autour du campus. Ils se réjouissent cependant que la saison de hockey ait recommencé.

Le Café-bar La Brunante, situé au deuxième étage du pavillon 3200 Jean-Brillant, diffusera pour la toute première fois cet hiver les matchs des Canadiens. « Nous n’avons pas d’antécédent, affirme la serveuse en chef du bar, Geneviève Nicol. Nous ne pouvons pas prévoir la popularité des soirées hockey que nous organiserons. » Le bar ne diffusait jusqu’à maintenant que les parties des Carabins de l’UdeM. Selon Mme Nicol, le lockout n’a pas eu d’incidence sur l’affluence des étudiants à la Brunante.

Russel Plumer est propriétaire du bar Café Grande-Gueule sur Côte-des-Neiges. L’hiver est, selon lui, la véritable saison pour le hockey. « Durant le lockout, la clientèle a seulement diminué d’environ 10 %, explique-t-il. L’automne, les amateurs viennent seulement voir certains matchs, de temps à autre. Il n’y a que très peu de fanatiques qui viennent voir toutes les rencontres avant le temps des Fêtes.»

Le bar La Maisonnée, de son côté, n’a subi aucune perte. Un phénomène que la copropriétaire du bar, Stéphanie Juteau, attribue directement aux sessions décalées à cause de la grève étudiante du printemps dernier. « Les fins d’examens, qui sont nos périodes les plus achalandées, ont eu lieu en décembre et en janvier, raconte-t-elle. Un très grand nombre d’étudiants sont venus fêter leur fin de session ou celle de leurs amis.»

L’automne n’a pourtant pas été le même pour tous. Le Tabasco Bar fait état de pertes d’environ 20 à 25 % de son chiffre d’affaires. « Les jeudis du lockout, le bar se vidait à 19 heures pour se remplir à 22 heures, raconte le propriétaire du bar, Sacha Ragueneau. On avait des trous à des moments où habituellement l’endroit est bondé d’étudiants. »

Un hiver prometteur ?

Stéphanie Juteau prévoit accueillir beaucoup d’étudiants à La Maisonnée tout au long de l’hiver. « Quand les Canadiens jouent mal, les gens décrochent à un certain moment dans la saison, affirme-t-elle. Cette année, ils n’auront pas le temps de se désintéresser puisque ça vient de commencer! »

Toutefois, le lockout a créé un certain mécontentement chez les amateurs étudiants. L’étudiante au baccalauréat en enseignement au secondaire, Sarah Veillette, fait partie de ces amateurs. « Beaucoup de petits commerçants ont souffert à cause de ce conflit, regrette-t-elle. Je suis heureuse de pouvoir enfin regarder le hockey avec ma famille et mes amis. » Sarah soutient qu’il est peu probable qu’elle achète des billets ou un chandail des Canadiens cette saison.

Sacha Rageneau comprend l’amertume de certains partisans. « Les joueurs et la Ligue se disputaient à propos de millions de dollars et ça a frustré un certain nombre d’amateurs », reconnaît le propriétaire du Tabasco. D’ailleurs, les clients ont été peu nombreux à se déplacer au bar Le Tabasco pour suivre le premier match des Canadiens contre les Maple Leafs de Toronto.

Stéphanie Juteau constate qu’aucun autre sport n’a su remplacer le hockey dans le coeur des étudiants. «Sur une base régulière, même le football des Alouettes attirait peu de gens», reconnaît-elle.

« Contrairement aux États-Unis, qui ont plusieurs sports de prédilection, le Québec a tous ses oeufs dans le même panier, affirme Sacha Ragueneau. Quand ce panier tombe, ça fait mal. » Les tenanciers de bars n’ont pas d’autre choix que de s’adapter à cette situation.

 

                                                                                          VOX POP

Quartier Libre vous a demandé si la reprise du hockey allait affecter votre session d’hiver.

 

Remi Azoulay, Communication et Politique

 Je suis au Québec depuis deux ans et j’ai pris l’habitude de regarder le hockey avec des amis. Je n’irais pas jusqu’à dire que la reprise va affecter mes cours, mais je vais sûrement négliger mes lectures les soirs de matchs contre Boston! D’un autre côté, je déplore le fait qu’on discute pour des millions de dollars alors que les citoyens, les commerçants et leurs employés sont les premiers affectés.

Simon Bélanger, Enseignement au secondaire

Le lockout a changé certaines de mes habitudes reliées au hockey. D’abord, j’ai regardé moins de télévision et j’ai remplacé le hockey par un autre sport. On s’est aussi trouvé d’autres idées de sorties avec mes amis. Maintenant, c’est sûr qu’on va recommencer à sortir pour voir les matchs pendant un certain temps.

Justine Mérant, Éducation préscolaire et primaire

Le hockey n’est pas très important dans ma vie. En fait, il ne fait que m’enlever du temps de qualité en couple. Mon copain est un partisan du Canadien et on a des amis en commun qui aiment aussi sortir dans les bars pour voir les matchs. Ce n’est donc pas par intérêt, mais la reprise du hockey devrait faire augmenter ma fréquentation des bars !

 

 

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