« Les étudiants renouvellent leur appel pour un accès exempt de tout obstacle à l’éducation postsecondaire, à la lumière des impacts de la pandémie de la COVID-19 […], affirme la représentante de la FCÉÉ-Ontario, Kayla Weiler. Parmi les nombreux obstacles auxquels les étudiants marginalisés se trouvent confrontés de manière disproportionnée, nous mentionnons le coût élevé de l’éducation postsecondaire. » D’après la Fédération, la pandémie accentue les difficultés financières, notamment pour les étudiants étrangers, pour qui les frais de scolarité sont nettement plus élevés.
« La raison pour laquelle on pousse cette revendication spécifiquement maintenant, c’est parce que les étudiants n’ont pas eu l’occasion de travailler cet été et que l’aide qui leur est apportée par le gouvernement n’est pas équivalente aux autres », affirme le président de la FCÉÉ-Ontario, Sébastien Lalonde. D’après lui, l’aide financière octroyée aux étudiants lors de cette pandémie n’est pas suffisante, ce qui accentuerait des problèmes déjà existants. « Les étudiants doivent composer non seulement avec la crise actuelle, mais également avec la crise que suscite le sous-financement depuis plusieurs décennies et la privatisation de l’éducation postsecondaire », ajoute-t-il.
Situation précaire des étudiants étrangers
Cette situation se complique davantage pour les étudiants étrangers, d’après le président. « C’est une tactique de nos gouvernements depuis des années, poursuit Sébastien. On ne peut pas constamment dépendre des frais de scolarité des étudiants internationaux pour être capable de subventionner nos universités, ça devrait venir du gouvernement. »
Selon la Fédération, les étudiants internationaux forment une importante partie de l’économie ontarienne. Leurs frais de scolarité peuvent être de trois à cinq fois plus élevés que ceux payés par les étudiants canadiens. Ces frais, d’après lui, peuvent aider les universités à combler le manque de financement public. En 2016, les étudiants internationaux ont contribué à hauteur d’environ 8 milliards de dollars à l’économie de la province grâce à leurs frais de scolarité, à leurs dépenses de subsistance et à celles de consommation1. « Les étudiants internationaux ne sont même pas inclus dans les soins de santé, ce sont vraiment de grosses barrières injustes et xénophobes », conclut-il.
Cette raison est l’une de celles pour lesquelles les étudiants ontariens relancent le gouvernement provincial afin de demander la gratuité scolaire. Soutenus par la FCÉÉ-Ontario, ils demandent un financement public visant à éliminer l’entièreté des droits de scolarité.
« Ces demandes entrent dans le cadre de la campagne l’Éducation pour tous, qui enjoint le gouvernement ontarien à : réduire immédiatement les droits de scolarité pour l’année scolaire 2020-2021; augmenter le nombre de subventions et non de prêts; accroître le financement public pour ainsi éliminer gratuitement les droits de scolarité pour tous les étudiantes et étudiants », peut-on lire dans un communiqué du 8 septembre dernier.
Les étudiants attendent actuellement une réponse de la part du gouvernement ontarien.
1. Investir dans l’avenir de l’Ontario – Pour le budget 2020 de l’Ontario, Fédération canadienne des étudiantes et étudiants-Ontario, 2018 (pp.12-13).