Culture

Photographie tirée du spectacle de la Troupe de danse contemporaine du Centre sportif de l’UQAM “L’art d’être seul.es”, de la chorégraphe Claudia Chan Tak, en avril 2018. Photo : Vanessa Fortin

Les étudiants-artistes s’adaptent à la pandémie

L’étudiante au baccalauréat en danse contemporaine à l’UQAM Mélia Boivin explique que les exercices de danse en studio constituent une partie importante de son quotidien. Avec la fermeture des campus universitaires, ses habitudes ont changé. « C’est très démotivant de ne pas avoir accès à nos studios et aux ressources, parce qu’on est très bien encadré à l’école, rapporte-t-elle. On se retrouve un peu pris au dépourvu. »

Elle a dû trouver des solutions pour poursuivre ses répétitions. « Nos enseignants sont vraiment encourageants et nous envoient par courriel des liens vers des classes et des ateliers en ligne, précise-t-elle. On peut donc accéder à ce genre de choses par nous-mêmes. »

Elle pratique donc ses mouvements de danse à domicile, mais profite aussi de l’espace des parcs avoisinants. « C’est sûr que ce n’est pas l’idéal sur l’asphalte ou dans la neige, avoue-t-elle. Dehors, ça reste dehors. Il y a des désagréments qui viennent avec ça. »

L’étudiante tente de se maintenir active grâce au yoga. « C’est quelque chose qui m’apporte beaucoup de bien-être, révèle-t-elle. Donc, j’essaie de faire une à deux classes de yoga en ligne par jour. Idéalement, une le matin pour me donner de l’énergie et une le soir pour me relaxer. »

Une situation difficile pour les groupes d’artistes

La fermeture des universités et des établissements culturels s’avère aussi contraignante pour la troupe de danse contemporaine du Centre sportif de l’UQAM. L’une de ses membres, Virginie Mikaelian, explique que le premier réflexe du groupe a été de trouver une salle à l’extérieur du campus. « Vendredi, après que le gouvernement a fermé les écoles, on avait encore le droit d’aller ailleurs, mais là, on n’a plus le droit », se désole-t-elle.

Contrairement à Mélia, la troupe, qui compte une vingtaine de danseurs et de danseuses, ne peut pas faire ses exercices et répéter à l’extérieur, puisque le gouvernement interdit désormais tout rassemblement. « On est encore en processus de création, détaille Virginie. Donc, ce n’est pas comme si notre professeur pouvait mettre des vidéos en ligne et qu’on les copie. »

La troupe a dû annuler toutes ses répétitions jusqu’à nouvel ordre et ses membres ignorent si leur spectacle prévu les 17 et 18 avril prochains pourra avoir lieu.

Virginie ressent une certaine injustice et une incohérence dans la situation. Elle a le sentiment que les mesures appliquées frappent davantage les activités culturelles que certains milieux de travail.

Avoir le temps

Pour Mélia, cette période de confinement apporte quand même des points positifs. Elle y voit une occasion de s’investir dans des projets artistiques sous d’autres formes que la danse. « L’art, pour moi, ce n’est pas seulement la danse, souligne-t-elle. C’est aussi beaucoup d’autres choses. Je n’ai pas nécessairement le temps de pratiquer au quotidien. J’ai commencé à faire un peu plus d’art plastique à la maison. Je vais faire plus de lecture. J’essaie d’écrire aussi. On dit qu’il n’y a pas assez de sept jours dans une semaine, de 24 heures dans une journée. Mais là, oui, on peut en profiter. » Elle ajoute que le temps débloqué l’aide aussi à se concentrer sur des tâches plus administratives comme remplir des formulaires de demandes de bourses.

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