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Crédit photo : pixabay, ivabalk

Les effets de la musique sur la santé mentale

La doctorante de l’UdeM Marie-Andrée Richard réalise une étude sur les effets de l’écoute musicale sur la santé mentale en temps de pandémie. À partir de ses premiers résultats et de ce que la littérature scientifique a déjà établi, elle dresse un portrait des bienfaits qu’apporte la musique, notamment comme substitut social, mais aussi sur les facultés au travail et sur la résistance à la douleur.

Un volet de son étude s’intéresse à l’effet de la musique sur la solitude. « Les études abondent dans le sens selon lequel la musique permettrait de réduire le sentiment de solitude », indique-t-elle. En 2020, une étude a en effet reconnu que la musique peut la réduire et agir comme substitut social. Elle procure un sentiment de compagnie empathique et engendre donc la cognition sociale. Le sentiment accru de connexion fourni par la musique corrobore l’expérience de celle-ci en tant qu’amie, selon l’étude.

La musique au travail

Les personnes qui écoutent de la musique travaillent plus longtemps, sont plus motivées et efficaces que celles qui n’en écoutent pas, selon la chercheuse.

« On recommande la musique sans paroles pour ne pas être déconcentré si on veut optimiser les bienfaits de l’écoute musicale au travail, poursuit Marie-Andrée. Néanmoins, si on connait très bien la musique que l’on écoute, cela peut déconcentrer, parce qu’on peut l’anticiper et se sentir porter par celle-ci. » Elle mentionne que si l’environnement dans lequel une personne travaille est silencieux, la musique ne serait peut-être pas la solution optimale pour travailler. En revanche, si quelqu’un autour de cette personne regarde la télévision ou alimente une discussion, la musique peut l’aider à se concentrer.

Les effets de la musique sur la douleur

La musique peut également jouer un rôle d’analgésique sur la douleur. « La musique doit être agréable pour procurer cet effet, explique Marie-Andrée. L’effet de profondeur de la musique joue un rôle dans la diminution de la douleur. Une musique superficielle n’aura pas le même effet qu’une musique réfléchie et plus riche. »

Le professeur et docteur en psychologie à l’Université McGill Mathieu Roy reconnait l’effet analgésique de la musique. « C’est plus efficace que des analgésiques sans ordonnance comme l’aspirine ou le Tylenol », a-t-il déclaré dans une entrevue donnée à l’UdeM.

*Les participants à l’étude de Marie-Andrée Richard sont sondés en ligne à l’aide d’un questionnaire. Des chercheurs de l’International Laboratory for Brain, Music and Sound Research (BRAMS) utilisent d’autres méthodes pour mesurer les effets de la musique sur la santé. La neuro-imagerie ou l’imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRM) aident à mesurer l’activité musicale sur le cerveau.

Le clignement des yeux est, selon la doctorante, une manière de mesurer objectivement les émotions. Parmi les outils de mesure, l’encéphalogramme (AEG) et l’électromyogramme sont aussi utilisés. La salive est un autre indicateur pour mesurer l’hormone de stress, le cortisol.

L’étude en cours a actuellement réuni 1500 participants, dont 430 étudiants. La majorité d’entre eux résident au Québec. L’objectif final est d’étudier les habitudes musicales de 5000 personnes.

 

 Référence : https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2059204320935709

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