Culture

En 2014, The Criterion Collection comprenait plus de 800 titres. (Crédit photo : Courtoisie Criterion Collection)

Les éditions Criterion, que valent-elles ?

Pour la petite histoire, l’entreprise The Criterion Collection a été fondée en 1984 et s’est rapidement définie comme pionnière de l’édition DVD. Son mandat a toujours été d’offrir des produits de qualité, mais aussi de rendre accessibles les œuvres du cinéma mondial à un public plus large. Comment ? En proposant des suppléments, comme des entrevues exclusives avec les cinéastes et réalisateurs, des commentaires et des éditions spéciales. Le distributeur peut en outre se vanter d’avoir été le premier à offrir une qualité d’image optimale. 

Ces quelques raisons séduisent les cinéphiles et peuvent justifier le déboursement des 30 ou 40 $ que coûte une édition produite par The Criterion Collection. Toutefois, la sortie d’un film par le distributeur suit parfois de près celle d’une autre édition. C’est notamment le cas de La vie d’Adèle : Chapitres 1 et 2 d’Abdellatif Kechiche. L’arrivée du film chez Criterion Collection a coïncidé avec celle de Mongrel Media au Canada. Toutefois, cette dernière comprenait deux entrevues absentes de l’édition de Criterion. La gageure d’exclusivité aurait-elle disparu ?

La collection Criterion a aussi l’avantage de comporter quelque 800 titres, dont près de 300 sont des grands classiques du cinéma. Si les sorties s’accumulent en cette rentrée, faut-il pour autant courir acheter les nouvelles versions produites par Criterion ou leur préférer les sorties classiques de nos distributeurs québécois ? En fait, à qui s’adresse vraiment cette édition : est-ce au cinéphile, au collectionneur, à l’amoureux de l’image et de la technologie ? Un peu de tout cela, sans doute. 

Le critique Luck Hickman du site High-Def Digest affirme qu’il n’exige qu’une seule chose d’une édition Criterion : qu’elle lui permette de découvrir l’univers créatif et unique d’un long métrage qu’il n’aurait pas pu connaître autrement. Dans son texte évaluant l’édition Blu-ray du film Rosetta des Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, il ajoute qu’un solide travail de restauration de l’image est un bonus qui justifie notamment le prix dispendieux du produit. En ce sens, le distributeur doit selon lui maintenir sa marque de fabrique : une édition Criterion a cela d’unique qu’elle propose des films anciens, disparus du marché ou introuvables parfois. 

De cette manière, l’éditeur a fait paraître des longs métrages disparus du marché DVD depuis des lunes, comme La Promesse, également des frères Dardenne. Ce titre a connu une nouvelle vie et a pu rejoindre de jeunes et moins jeunes cinéphiles grâce à sa récente accessibilité en territoire nord-américain. D’autres fois, l’éditeur a choisi de distribuer des films encore méconnus du public. Tel est le cas du film Weekend du Britannique Andrew Haigh. 

Finalement, le cinéphile peut rester fidèle aux éditions Criterion, d’autant plus s’il souhaite parfaire sa collection de films.  Quant au gage de qualité et d’originalité, le distributeur y répond toujours, même si d’autres éditions tendent à s’améliorer. Aussi, il est à noter que la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) permet de regarder des centaines de films québécois et internationaux en ligne et tout ça, gratuitement. Les collections Criterion en font partie, avec 285 grands classiques disponibles.

Mullholland Drive de David Fincher, Moonrise Kingdom de Wes Anderson et My Own Private Idaho de Gus Van Sant paraîtront entre autres dans la collection au cours des prochains mois.

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