Volume 25

Les défis et ambitions de l’AVEQ

L’AVEQ est née de la volonté de constituer une représentation équitable des étudiants francophones et anglophones du Québec à la suite de la dissolution de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) en 2015, affirme la nouvelle responsable à la coordination générale, Perrine Argilès. « Il s’agit d’une association nationale qui se veut inclusive, apte à défendre et à représenter les personnes qui étudient autant à Montréal que dans les régions », résume-t-elle.

À l’instar de l’Union étudiante du Québec (UEQ), les associations membres de l’AVEQ étaient auparavant représentées par la FEUQ. Le coordonnateur aux affaires externes et à la mobilisation de la Concordia Student Union (CSU), Ahmed Badr Ahmed, explique que son association a rallié l’AVEQ afin de rompre avec les anciennes méthodes de fonctionnement. « Plusieurs associations étudiantes, principalement régionales et anglophones, estimaient que les problèmes inhérents à l’ancienne structure de la FEUQ étaient répliqués, tels que le système de vote qui favorise les grandes associations. » Insatisfaite de la direction que prenait l’UEQ, CSU a choisi de participer à la création d’une nouvelle option qui, en évitant la marginalisation de certaines associations, représenterait les intérêts de tous ses membres. Ahmed Badr soutient également que les valeurs démocratiques de l’AVEQ viennent rejoindre celles de son association locale. « L’utilisation d’un système de vote à une voix par association donne la chance à chacune d’elles de pouvoir s’exprimer, peu importe leur taille », avance-t-il.

La recherche avant tout

Selon la responsable à la recherche et à la pédagogie du comité exécutif de l’AVEQ, Sophia Sahrane, l’association a plusieurs mandats. Ces derniers vont de la recherche à la représentation politique, en passant par la reconnaissance des différentes réalités des groupes étudiants qui auraient été les plus négligés par les associations provinciales à ce jour. « L’accessibilité à l’éducation, la lutte pour la justice climatique, l’intersectionnalité ainsi que le soutien et la reconnaissance des peuples autochtones font partie de nos valeurs », ajoute-t-elle.

L’AVEQ adopte une stratégie axée initialement sur une production d’études, élabore Sophia. « Celles-ci peuvent être utilisées par les associations locales auprès de leurs universités et de leurs gouvernements municipaux, ainsi que par nous-mêmes afin de solidifier notre argumentaire lors de négociations avec le gouvernement provincial », précise-t-elle.

Parmi leurs projets en vigueur, Sophia travaille sur des études portant sur la réglementation des programmes pour étudiants internationaux, la santé mentale sur les campus universitaires, les impacts de l’austérité en région, les grilles de financement des universités et les stages non rémunérés. « Le plus important est que nos campagnes soient bien [documentées] », déclare-t-elle.

Mouvements sociaux

L’AVEQ figure parmi les organisations ayant participé aux journées d’action pour un salaire minimum à 15 $ l’heure, du 7 au 17 octobre derniers. Pour Sophia, l’accessibilité à l’éducation fait partie intégrante de la revendication pour une hausse du salaire minimum. « Avec un salaire viable, les étudiantes et étudiants québécois pourraient, entre autres, subvenir à leurs besoins et augmenter leurs chances de réussite scolaire », raisonne-t-elle.

L’évolution de l’AVEQ ne semble pas interpeller outre mesure l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Lorsque interrogés sur le sujet, les représentants de cette dernière ont indiqué ne pas encore avoir de position officielle concernant ce regroupement.

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