Les cours du futur

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Par Marianne Castelan
mercredi 5 septembre 2018
Les cours du futur
Les étudiants s'exercent sur des mannequins électroniques, pilotés à distance par leurs professeurs. Crédit photo: Courtoisie Faculté des sciences infirmières de l'UdeM
Les étudiants s'exercent sur des mannequins électroniques, pilotés à distance par leurs professeurs. Crédit photo: Courtoisie Faculté des sciences infirmières de l'UdeM
La réalité virtuelle fait son apparition à la Faculté des sciences infirmières de l’UdeM. L’objectif est d’offrir aux étudiants plus d’études de cas réalistes.
On veut être des avant-gardistes. Avoir ce type de technologie là nous permet de compléter l’offre de services pour le bien de nos étudiants et de l’apprentissage. »
Haj Mohammed Abbad responsable du Centre de simulation de la Faculté des sciences infirmières de l’UdeM

«On veut être à la fine pointe de ce qui se fait en matière de simulation », explique la professeure de formation pratique adjointe et responsable du programme de simulation, Louise-Andrée Brien. Pour cette dernière, aller vers la réalité virtuelle signifie se tourner vers l’avenir.

Dans une petite salle fermée à double tour du pavillon Marguerite-d’Youville se trouve tout un dispositif composé d’un casque, de deux manettes, de deux capteurs et d’un ordinateur. La réalité virtuelle est prête à être proposée aux étudiants au mois de septembre. « Ça nous offre la possibilité d’immerger vraiment l’étudiant, contrairement à la simulation classique, s’enthousiasme Mme Brien. C’est vraiment de l’immersion à 100 % quand on est dans la réalité virtuelle. »

Pour la professeure, des sessions en réalité virtuelle vont permettre aux étudiants de mieux assimiler le contenu de leurs cours. « La réalité virtuelle vient compléter l’offre de simulation qu’on propose déjà, détaille-t-elle. Elle est très bien implantée et on a développé une expertise. »

Une démarche globale

Le responsable du Centre de simulation, Haj Mohammed Abbad, se félicite de cette innovation, une première au Québec. « On veut être des avant-gardistes, avance-t-il. Avoir ce type de technologie là nous permet de compléter l’offre de services pour le bien de nos étudiants et de l’apprentissage. C’est intuitif, on oublie qu’on est dans une classe et on oublie qu’il y a des gens autour de nous. » Tout le défi a été de rendre la simulation facile d’utilisation. « On a demandé aux étudiants de venir cet été l’essayer avec nous, raconte M. Abbad. Ça a été vraiment très bien reçu. »

Le responsable désire mettre toutes les chances du côté des étudiants en leur offrant une formation complémentaire sur l’utilisation du casque de réalité virtuelle et des manettes. « Nous allons former les 350 étudiants ainsi que le personnel enseignant avant de commencer les sessions, pour que tout le monde puisse bénéficier pleinement de l’expérience en réalité virtuelle », annonce-t-il. Il ajoute que certains étudiants plus à l’aise avec cette technologie seront également formés en amont, afin de pouvoir aider leurs collègues pendant la session.

De multiples bénéfices

Outre la réalité virtuelle, de nombreux exercices de simulation font déjà partie de la formation des étudiants en sciences infirmières (voir encadré). M. Abbad affirme qu’ils gagnent en confiance en eux grâce aux exercices pratiques. « C’est mieux de faire une erreur avec un mannequin qu’on peut redémarrer en faisant une manipulation, que sur une vraie personne, avec des conséquences fatales », assure-t-il. Cette pratique permettrait aux étudiants d’être plus à l’aise lorsqu’ils partent en stage. « Ils nous en parlent d’ailleurs, ils veulent plus de simulation », précise-t-il.

Ces exercices ont permis à l’étudiante au baccalauréat en sciences infirmières Myriam Veilleux de développer sa confiance en elle. Ils constituent une étape importante entre l’apprentissage théorique et les stages pratiques. « C’est appréciable de pouvoir le vivre sans avoir d’autres repères que soi-même, affirme-t-elle. On sait qu’une fois rendu en stage ce ne sera pas problématique. » L’étudiante concède néanmoins que ces méthodes d’évaluation sont une source de stress pour elle. « On se bat sans cesse contre le chrono pour terminer notre intervention, alors qu’en stage, à moins que ce ne soit vraiment trop long, on n’aura pas de limite de temps », indique-t-elle. Mais à ses yeux, les exercices de simulation restent la meilleure façon d’apprendre. « C’est une méthode qui n’est pas toujours appréciée des étudiants, confie-t-elle. Plusieurs vont préférer l’examen théorique, plus facile, mais on voit vraiment une progression avec les simulations. »

Mme Brien explique toutefois que la simulation et la réalité virtuelle ne constituent pas, à proprement parler, la clé de l’apprentissage chez les étudiants. « Il a fallu qu’ils lisent des choses avant, qu’ils répondent à des questions, développe-t-elle. Et c’est là que se fait l’apprentissage. La simulation devient un prétexte à apprendre, à approfondir et à aller plus loin dans le raisonnement. » Pour la professeure, L’apprentissage est vraiment efficace car l’étudiant a pu réaliser des soins par lui-même. Cette mise en application, à la suite d’une explication plus théorique, faciliterait la rétention d’information et favoriserait la compréhension chez les étudiants.

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