« En général, je n’aime pas particulièrement parler au téléphone », avoue l’étudiante à la mineure en arts et sciences à l’UdeM Clémentine Jérier. Cette raison fait partie de celles qui l’ont poussée à privilégier ce type d’interactions. Elle utilise également les groupes réservés à son programme d’étude comme ça a été le cas lorsqu’elle était au baccalauréat en neuroscience.
L’instantanéité des réseaux
Pour Clémentine, lorsqu’il a fallu trouver des réponses à ses questions sur la durée de la session d’été ou sur certains manuels qu’elle devait se procurer pour ses cours, la solution de se tourner vers ces groupes s’est imposée d’elle-même. « J’étais sur mon téléphone à ce moment-là et c’est ce qui me semblait le plus pratique, admet-elle. Souvent, c’est plus rapide que de se déplacer. » L’étudiante apprécie également la promptitude des réponses apportées par les autres utilisateurs.
L’efficacité et la rapidité sont les deux critères qui ont poussé l’étudiante au baccalauréat en psychologie et sociologie Stéphanie Lachapelle à utiliser le groupe UdeM +1 2017-2018. « Plutôt que de tenter de rejoindre la personne qui sera en mesure de m’aider, c’est plutôt celle-ci qui vient à moi ! », se réjouit-elle.
Stéphanie s’inscrit elle aussi sur la plupart des pages dédiées aux programmes qu’elle intègre depuis le début de ses études. « J’aime l’accessibilité que ces pages me donnent, révèle-t-elle. Je suis nouvelle et je n’ai pas encore d’amis alors je peux parfois avoir des infos qui sont normalement transmises entre étudiants. » L’étudiante privilégie cette façon de faire pour éviter d’importuner d’autres étudiants. « Je trouve que demander à quelqu’un aléatoirement, c’est comme de l’obliger à nous fournir ce qu’on demande, en quelque sorte. »
Profession ambassadeur
La page UdeM +1 2017-2018 a été mise en place pour répondre aux questions des étudiants de l’Université. Des administrateurs sont engagés par les Services aux étudiants (SAÉ) pour répondre aux questions des membres du groupe. « C’est ma tâche principale durant la session », résume l’étudiant à la maîtrise en science politique et ambassadeur Antoine Bédard. UdeM +1 compte dix administrateurs qui alternent la veille du groupe durant la semaine.
« On ne répond pas uniquement à des questions formelles, révèle Antoine. Certains viennent nous parler en privé pour nous poser des questions plus sensibles. Ils vont se confier sur leur stress ou leurs angoisses. » Dans ces situations, les administrateurs font en sorte de les rassurer. Leur rôle ne consiste donc pas uniquement à donner des informations factuelles, conclut Antoine.
Éviter les mauvaises informations
Clémentine se méfie tout de même des réponses qu’elle peut recevoir sur le groupe UdeM +1. « La dernière fois, j’ai eu plusieurs réponses différentes, indique-t-elle. Heureusement, un des administrateurs du groupe m’a envoyé un lien pour que je vérifie l’information par moi-même. »
Tous les membres peuvent répondre aux questions sur le groupe UdeM +1. Une situation qui peut s’avérer problématique, selon Antoine. « Il y a vraiment beaucoup d’activités sur le groupe, explique-t-il. On a eu plus de 35 000 publications, donc parfois c’est compliqué de suivre le fil. Certains étudiants vont donner des réponses erronées, mais on a des superviseurs qui s’assurent qu’il n’y a pas de fausses informations. » L’administrateur insiste sur le fait que beaucoup d’étudiants internationaux utilisent UdeM +1 pour s’informer et certaines informations contradictoires pourraient compromettre leur venue à l’Université.
Un projet réfléchi
L’expérience UdeM +1 a débuté en 2013 par une initiative du Service de l’admission et du recrutement (SAR), avance la conseillère au Carrefour SAÉ Myriam Minville. À l’époque, seuls des professionnels du SAR et des SAÉ répondaient aux questions du groupe qui ne comptait pas plus de 1 000 inscrits. « Le SAR voulait mettre en place un groupe afin de combler un vide de communication qui existait, de l’admission jusqu’à l’inscription aux cours », précise-t-elle.
Mme Minville avance qu’aucune étude n’a été faite pour quantifier le nombre d’appels téléphoniques d’étudiants pour voir si le nombre de questions avait baissé. « Il semble que le SAR voit une différence dans l’affluence des appels », confie-t-elle tout de même. Le succès grandissant du groupe (voir encadré) a amené l’Université à engager des ambassadeurs dès 2014, selon la conseillère. L’Université voit désormais le projet UdeM +1 comme un « service à la clientèle par les pairs », conclut-elle.