Campus

Le sébaste va-t-il réapparaître dans nos assiettes ?

À l’occasion de la 28e édition du concours de vulgarisation de la recherche de l’ACFAS, la doctorante en océanographie à l’UQAR Sarah Brown-Vuillemin a vulgarisé son étude sur le régime alimentaire du sébaste. Sa recherche l’a menée à s’interroger sur la remise sur le marché de ce poisson.

Le régime alimentaire d’une espèce permet d’étudier les liens entre les différentes espèces d’un même écosystème. L’objectif de l’étude de Sarah est de comprendre pourquoi, après un déclin du sébaste, l’évolution de ce poisson l’a érigé en tant que prédateur dans le golfe du Saint-Laurent. « Est-ce qu’un sébaste qui mange énormément de crevettes influence la dynamique de ces dernières ? interroge la chercheuse. Et s’il n’y a plus de crevettes, est-ce que cela va influencer sur la disparition du sébaste ? »

Au-delà de comprendre tous les connecteurs qui relient les différentes espèces, Sarah pousse sa réflexion jusque dans l’assiette du consommateur.

« Si on rouvre la pêche, comment va-t-on consommer le sébaste ? poursuit-elle. Est-ce que les Québécois vont accepter d’en manger ? Il va falloir des usines de transformation pour enlever les filets, par exemple. Ça demande un marché. » La doctorante admet cependant que ce genre de questions dépasse ses compétences.

Pour autant, elle considère que son étude doit être expliquée au grand public. « C’est important de vulgariser, pour peut-être avoir un effet sur les pécheurs et les consommateurs et comprendre pourquoi les prix d’une espèce vont augmenter ou diminuer, explique Sarah. C’est directement lié aux quotas imposés aux pêcheries, selon les dynamiques observées par les scientifiques. »

Le déclin du sébaste s’est amorcé dans les années 1970, mais l’espèce est toujours sous moratoire. Une levée de celui-ci est toutefois envisagée aujourd’hui, car l’espèce est désormais abondante dans le golfe du Saint-Laurent. « Ça devient urgent de mettre en place des mesures de gestion et de définir si on fait de la pêche, et comment on la fait », soutient la chercheuse.

 

Partager cet article