Chocolat chaud, soupe maison, peau d’ours ou feu de foyer. Tous les moyens sont bons pour trouver réconfort dans ce froid hivernal. en tête de liste des remèdes assurés contre le blues de la métropole enneigée, la musique. Rayon de soleil rétro sur les -20 degrés montréalais, apple blue réchauffe les maisonnées avec sa musique enjouée et ses synthés colorés. Rencontre avec un quatuor vintage à l’esprit sucré et enthousiaste.
«J’avais une guitare rouge orange dont la couleur se nommait candy apple red et l’ordre des mots et le nom m’avaient toujours intrigué. J’ai compris que c’est comme cela qu’on écrivait le nom d’une couleur en anglais et j’ai tout de suite aimé le concept», explique le guitariste Jonathan Gagnon-Bagheri sur l’origine du nom du groupe. Appréciant le côté accrocheur de cette association peu usuelle, le groupe profite d’un nom qui fait jaser et qui peut susciter plusieurs interprétations (La terre est bleue comme une orange, de Paul Éluard, ça vous dit quelque chose ?). Le groupe apple blue compose majoritairement à l’aide du synthétiseur, faisant ainsi place à une multitude de sons possibles, dépassant les limites de leurs instruments respectifs.
Du rétro, version pommes bleues
Les musiciens d’apple blue font dans le rétro parce qu’il est festif et estival, parce qu’il dégage une énergie sympa et positive, mais surtout parce qu’il fait référence à des aspects musicaux qui collent aux ambitions du groupe. «Le rétro se faisait à une époque où on explorait beaucoup les différentes sonorités et où tout n’était pas au point dans le domaine de l’enregistrement, donc c’était vraiment le son pur que l’on entendait. On adore faire le même genre de truc, trouver un son et s’amuser avec», confie Guillaume Séguin, chanteur et bassiste. Côté voix, l’omniprésence des harmonies pourrait également évoquer cette époque du «presque kitsch» et du «souvent cliché », mais celles-ci trouvent toute leur place dans le parcours mélodique de la formation. « La musique rétro mettait en valeur les harmonies de voix et nous adorons travailler cet aspect. Nous n’avons donc pas vraiment le choix de parler de rétro même si ça fait cliché», renchérit Guillaume Séguin.
Scénarisation/ composition
Les textes d’apple blue semblent parfois tout droit sortis d’un film ou d’une rêverie, car ils zigzaguent entre la réalité et la fiction. Adaptées à l’aspect ludique des mélodies, les paroles de leurs chansons naviguent entre des histoires d’extraterrestres – A shining ship got on Montreal tonight. People were scared so the media appeared, as some glowing men walked down Papineau Street– et des confrontations entre surfeurs et hommes en veston de cuir. «Nos chansons ont souvent l’air d’histoires venues d’une autre époque. Ça fonctionne bien avec notre ambition de faire de la musique joyeuse avec des paroles joyeuses», affirme Jonathan. Les pommes d’apple blue nous feront chanter en harmonie avec eux d’ici le printemps. Gageons que leur premier album saura faire fondre les dernières buttes de neige encore résistantes à la chaleur bourgeonnante, juste à temps pour la fin de session et le début des vacances d’été.
apple blue est en spectacle le 11 février au Quai des brumes
www.myspace.com/appleblue