Culture

La vie artistique reprend sur le campus

Le même esprit semble guider la responsable des activités culturelles des Services à la vie étudiante (SAÉ), Chloée Ferland-Dufresne, ainsi que les metteurs et metteuses en scène que cette dernière coordonne : voir les mesures sanitaires comme autant d’opportunités créatives. Loin, très loin d’être découragée par le contexte actuel, elle affiche un ton et un sourire qui témoignent de son assurance et de son excitation : trois pièces de théâtre, une soixantaine d’ateliers, UdeM en spectacle et le Ciné- Campus ont de quoi la tenir occupée.

Du créole au tai-chi : une soixantaine d’ateliers culturels

La confiance habite Mme Ferland-Dufresne lorsqu’elle présente l’équipe qui mettra la culture en lumière cette année. Des membres du corps professoral sont prêts à enseigner l’allemand, le coréen, le dessin, le chant, la danse, le piano et bien d’autres disciplines. Plusieurs ateliers, notamment ceux de danse et de tai-chi, se dérouleront en présentiel, avec des mesures de distanciation et sans le port du couvre-visage. Ils exigeront néanmoins le passeport vaccinal. D’autres auront lieu en ligne, notamment les cours de langues, de dessin et de cinéma. « Ce sont des ateliers que nous avons proposés l’année dernière et qui fonctionnaient super bien », indique la responsable des activités culturelles.

L’étudiant à la maîtrise en musique et professeur de piano jazz Marc-Antoine Guay-Rochon se dit très heureux de cette reprise, en particulier pour les activités autour de son instrument de prédilection : « En tant que professeur de piano jazz […], je suis très content qu’on puisse donner des cours en personne, souligne-t-il. Il y a d’ailleurs eu beaucoup plus d’inscriptions, au point où il a fallu que je dise à mon patron : « Il va falloir que tu engages quelqu’un, sinon je vais juste donner des cours de piano et je n’aurai pas le temps de faire ma maîtrise ! » »

Sur les planches… ou sur les ondes

À l’image du reste de la programmation, le théâtre est conçu avec flexibilité. Les troupes auront différentes approches. À l’automne, elles proposeront une lecture théâtrale de deux pièces, Rentrer dans le rang de Camille Gascon et Antoine, une arlésienne de Thomas Genin-Brien, toutes deux mises en scène par l’actrice, chanteuse et diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Montréal Aline Winant. La station de radio CISM 89.3 FM les diffusera respectivement les 2 et 30 décembre prochains sur ses ondes.

Au cours du trimestre d’hiver, les troupes joueront deux pièces : Les belles-soeurs de Michel Tremblay, mise en scène par Émanuel Frappier, diplômé du Cégep de Saint-Hyacinthe en interprétation, en février 2022 ; puis Hurlevents de Fanny Britt, mise en scène par Camille Messier, également diplômée du Cégep de Saint-Hyacinthe, en mars. La question reste de savoir si ces événements auront lieu face à un public ou en ligne. « Nous sommes pas mal sûrs que même s’il y avait des conditions très exigeantes, ce serait possible de faire une représentation sur scène sans public », assure Mme Ferland-Dufresne, qui précise que dans ce cas, les spectacles seront diffusés en simultané sur Internet.

UdeM en spectacle

Les étudiants et étudiantes ont jusqu’au jeudi 14 octobre prochain pour s’inscrire aux auditions du concours UdeM en spectacle, puis jusqu’au vendredi 22 octobre pour envoyer une captation vidéo du numéro de leur choix : danse, chant, slam, théâtre, magie, humour… Mme Ferland-Dufresne ignore pour le moment si la finale du concours aura lieu sur scène ou non, puisque le Centre d’essai est en cours de rénovation. « Une chose est sûre, c’est qu’il y aura une finale, affirme-t-elle. Au pire, elle sera présentée en vidéo. » La flexibilité dont fait preuve l’organisation culturelle est fondée sur l’expérience de l’année passée, au cours de laquelle elle avait proposé le spectacle en ligne sur la plateforme Zoom.

En musique

Les Comédies musicales de l’Université de Montréal (CoMUM) sont en train de mettre la touche finale à leur spectacle Tordu, une parodie d’Aladdin dans laquelle Jafar, le méchant vizir, est le personnage principal. Le spectacle a déjà été filmé et devrait être présenté d’ici la fin de la session d’automne. L’autre comédie musicale que la CoMUM souhaite présenter sur scène cet hiver face à un public est La porteuse de feu, dont l’action se déroule à l’aube de l’humanité, lorsque « Zazzalile découvre accidentellement l’invention la plus importante de l’histoire ; une invention qui mènera la tribu à se battre contre des tigres aux dents de sabre et à changer le monde à jamais. » « Zéro expérience requise, clame la présidente des CoMUM, Chanel Montemiglio, qui invite sans détour la communauté étudiante à s’engager à ses côtés. C’est la meilleure expérience de mon parcours universitaire ! »

Le Ciné-Campus

La nouvelle coordonnatrice du Ciné-Campus, Annie Jussaume-Lavigne, définira l’esprit de cette activité, qui demeurera en ligne cette année. Elle compte bâtir la nouvelle saison sur la réussite de l’édition 2020-2021, qui avait su attirer 4 472 étudiants et étudiantes lors des activités cinématographiques (projections et ciné-causeries) à la session d’hiver. À l’heure actuelle, l’espoir d’un retour du cinéma en présentiel est malheureusement mince : la salle de projection est en effet trop petite et ne pourrait accueillir que 44 personnes en respectant les mesures de distanciation sociale.

Malgré tout, l’auditoire de cette année pourrait être plus important que celui de l’année dernière, dans la mesure où le Ciné-Campus proposera désormais les films à la communauté étudiante pendant 30 heures, les mercredis et jeudis.

Des ciné-causeries en ligne auront également lieu le jeudi soir à 20 heures. Radinela Paskaleva et Maxime Bergeron, ambassadeurs culturels des SAÉ, y animeront des discussions avec le public et des invités « du monde du cinéma » en relation avec les films proposés.

Une scène plus accessible

Les SAÉ souhaitent donner aux personnes à mobilité réduite un accès à la scène du Centre d’essai, qui est encore en rénovation. Une plateforme d’élévation, qui permettra d’accéder aux planches, est en voie d’installation. Les SAÉ espèrent qu’elle sera accessible en novembre, mais la pandémie rend les chaînes d’approvisionnement imprévisibles, et connaître une date précise de livraison est difficile. C’est pourquoi, à l’automne, le choix s’est porté vers le radiothéâtre, selon Mme Ferland-Dufresne.

Un premier pari avec le Spectacle de la rentrée

Si le Spectacle de la rentrée de la FAÉCUM, présenté le 16 septembre, devait servir de test pour prendre le pouls de la vie sur le campus, alors ce dernier devrait confirmer la réussite des activités culturelles cette année. Une foule restreinte mais survoltée a en effet dansé pendant quatre heures au pied du pavillon Roger- Gaudry. À 19 h 30, le duo Andromède, composé des anciennes étudiantes de l’UdeM Marie- Neiges Harvey et Roxane Reddy, est monté sur scène pour présenter les chansons de son premier album éponyme, sorti le 10 septembre dernier, et a vite attiré le public grâce à ses vocalises profondes et sa musique acoustique et électrique. Les concerts de Maky Lavender, DJ Karaba et Clay and Friends ont ensuite suivi et chacun d’eux s’est occupé de galvaniser la foule en liesse.

Le pari n’était pourtant pas gagné. À 19 heures, l’heure initiale à laquelle la soirée devait commencer, seule la petite armée de bénévoles peuplait l’esplanade. Elle semblait toutefois sereine et enjouée, et les heures qui ont suivi lui ont donné raison. Reste à voir si les futurs événements culturels rencontreront un succès similaire tout au long de l’année scolaire. La communauté étudiante et le Service des activités culturelles souhaitent, dans tous les cas, créer des expériences culturelles mémorables.

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