Le retour de figaro

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Par Catherine Poisson
mercredi 24 février 2016
Le retour de figaro
Les chanteurs se déplacent sur une plateforme installée au-dessus de la scène spécialement pour le spectacle, créant l'illusion que les musiciens jouent dans une fosse. Crédit Photo: Sarah Boucahïb
Les chanteurs se déplacent sur une plateforme installée au-dessus de la scène spécialement pour le spectacle, créant l'illusion que les musiciens jouent dans une fosse. Crédit Photo: Sarah Boucahïb
Suivant la tradition, l’Atelier d’opéra et l’Orchestre de l’UdeM (OUM) uniront leurs forces pour clore la saison avec une production d’envergure. Cette année, c’est Le Nozze di Figaro, célèbre opéra bouffe de Mozart qui sera présenté du 25 au 28 février à la salle Claude-Champagne.
« Mozart, c’est la tyrannie de la musique. Mais dans cette tyrannie, il y a une démocratie d’artistes. »
Ronan MacParland - Étudiant à la maîtrise en opéra à l’UdeM

Œuvre aux multiples facettes, jouant sur les quiproquos qui frôlent le ridicule et les contrastes d’émotions fortes, ce n’est pas un hasard si Les Noces de Figaro (en français) est un des opéras les plus joués dans le monde. Ici même, à l’UdeM, on le présente tous les dix ans. Pourquoi celui-là plus qu’un autre ? Pour le chef d’orchestre et directeur artistique de l’OUM Jean-François Rivest, la question ne se pose même pas. « C’est un des plus grands chefs-d’œuvre d’opéra, annonce-t-il d’emblée. Et pour vous faire une confidence, c’est mon préféré. »

À ses côtés, l’étudiante au DEPA (diplôme d’études professionnelles approfondies) en musique profil interprétation Catherine St-Arnaud partage son enthousiasme. Selon celle qui interprète Susanna, la fiancée de Figaro et, malgré ce que le titre peut laisser croire, le personnage principal de cet opéra, l’œuvre de Mozart est un pur plaisir à jouer et à offrir au public, en plus d’être formateur. « Tout ce qu’il est possible d’apprendre, on l’apprend avec Mozart, résume-t-elle. Autant en ce qui concerne la technique, l’émotion, que le raffinement… c’est un cadeau énorme que nous fait l’Université. »

Pour le metteur en scène François Racine, la beauté de la pièce se trouve dans la précision de sa composition dramatique, qui rend son travail aussi facile qu’agréable. « C’est là tout le génie de Mozart, ajoute-t-il. Les émotions sont intrinsèques à la musique, c’est facile de diriger, je n’ai qu’à me laisser porter. »

La salle, par contre, lui a imposé certaines limites techniques. Pour faire face au manque d’espace notamment, un deuxième étage a dû être créé sur la scène, plaçant les chanteurs tout juste au-dessus des musiciens. « Ça permet de confronter les chanteurs à l’orchestre, explique M. Racine. C’est un grand défi pour eux, mais fondamental à leur formation. »

M. Rivest abonde dans le sens de son collègue quant à l’importance de l’aspect pédagogique de la production. « On est avant tout une école, rappelle-t-il. Je préconise toujours une responsabilisation musicale de chacun. » Il explique qu’il apprend aux musiciens et chanteurs à s’écouter les uns les autres et à suivre un rythme commun, qui évolue constamment au fil de la musique. « C’est comme un métronome cosmique que nous suivons tous, illustre le chef d’orchestre. Si j’entends Catherine respirer avant une grande lancée vocale, j’embarque tout de suite avec elle ! »

L’étudiant à la maîtrise en opéra Ronan MacParland se réjouit des rapports égalitaires établis avec les interprètes et musiciens. « Mozart, c’est la tyrannie de la musique, énonce l’interprète de Figaro, faisant référence à la discipline que requiert l’opéra. Mais dans cette tyrannie, il y a une démocratie d’artistes. »

Les 22 violons de l’orchestre joueront tous sur des archets classiques, répliques fidèles d’un modèle d’époque. « C’est la première fois dans ma carrière que je vois tout un orchestre jouer sur les mêmes archets, confie M. Rivest. C’était un miracle dès la première répétition. »

Plusieurs surprises musicales visent à faire de ce spectacle une expérience unique, autant pour les interprètes que pour le public. M. Rivest mentionne entre autres l’ajout d’une harpe qui accompagnera tous les propos de Barbarina, la fille du jardinier qui se démarque des autres protagonistes par son honnêteté, et d’une guitare, pour respecter la tradition du fandango espagnol et rappeler que le drame se déroule à Séville.

Le Nozze di Figaro

25, 26 et 27 février, 19 h 30 et 28 février, 15 heures

Salle Claude-Champagne, UdeM | Billets : 25 $ et 12 $ (étudiants)