À l’aube de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, Quartier Libre s’est entretenu avec le Regroupement des femmes en informatique de l’UdeM (RFIUM) afin de témoigner de ses réussites et de ses enjeux, quatre ans après sa création.
Depuis 2021, le RFIUM est passé de 70 à 200 membres. Ces dernières proviennent majoritairement de l’Association des étudiants du département d’informatique et de recherche opérationnelle de l’Université de Montréal (AÉDIROUM). Cependant, le regroupement inclut également des diplômées ainsi que des étudiantes de programmes bidisciplinaires, comme ceux de bio-informatique.
Être entre filles
L’AÉDIROUM comporte plusieurs clubs, dont le RFIUM. « Parfois, notre regroupement offre des activités similaires à d’autres [offerts par notre association étudiante], mais il y a un plaisir à faire ces activités entre filles », estime l’étudiante de troisième année au baccalauréat en informatique et responsable des communications externes du RFIUM, Anne-Sophie Rozéfort.
Parmi ces activités, des conférences suivies de discussions en partenariat avec des entreprises en informatique permettent aux membres de rencontrer des développeuses et de leur poser des questions sur leur cheminement professionnel. Ce sont d’ailleurs les membres diplômées qui facilitent la tenue de ces rencontres dans les entreprises au sein desquelles elles travaillent.
L’intégration des membres sur le marché professionnel est ainsi centrale à la mission du RFIUM. « [Nous souhaitons] mettre en contact les étudiantes avec le monde extérieur », explique Anne-Sophie.

Promouvoir l’informatique auprès des jeunes filles
Dans cet esprit de mentorat, les membres du RFIUM souhaitaient, depuis la création du regroupement, aller dans les écoles pour promouvoir l’informatique auprès des jeunes filles, selon un article de Quartier Libre paru en 2021.
Quatre ans plus tard, ce sont plutôt ces dernières qui sont venues à elles. Les membres ont en effet eu la chance d’échanger avec des cégépiennes en janvier dernier lors du Séjour découverte en informatique de l’UdeM, afin de les encourager à étudier dans ce domaine.
« On a toujours le désir d’aller dans les écoles, c’est la logistique des visites qui est plus compliquée, sinon on irait plus souvent », précise l’étudiante de troisième année au baccalauréat en mathématiques et informatique et responsable médias et événements du RFIUM, Léane Lavigne.
Dans le cadre de la Journée francophone des femmes en informatique d’avril 2024, les membres du regroupement avaient également pu faire la promotion des programmes en informatique de l’UdeM auprès des cégépiennes qui participaient au concours de programmation et cybersécurité que l’École supérieure de technologie (ÉTS) avait organisé pour l’occasion.
Les capsules Lundi femmes et infos
« On a quatre affiches de femmes qui ont marqué l’histoire de l’informatique dans notre local et on a pensé qu’on pourrait partager leurs accomplissements avec nos membres », expliquent les membres du comité exécutif du RFIUM, qui ont par la suite créé les capsules Lundi femmes et infos sur Instagram et Discord.
« Partager des informations sur des femmes importantes en informatique et leur donner de la visibilité auprès de nos membres est une façon de contribuer à la représentation féminine, poursuivent-elles. Ça crée également des discussions entre les membres. »
Prendre sa place
Selon le comité exécutif du RFIUM, un important travail de représentativité féminine dans le milieu de l’informatique reste à faire. D’après les plus récentes données du Conseil supérieur de l’éducation du Québec que Le Devoir a partagé en octobre 2024, seulement 19 % des personnes inscrites au baccalauréat en informatique sont des femmes, un pourcentage inchangé depuis celui annoncé par Quartier Libre en 2021.
Les membres du RFIUM ont ainsi confié au journal étudiant qu’elles doivent encore défendre leur place vis-à-vis de leurs collègues masculins dans les programmes d’informatique à l’UdeM.
« Dans les travaux d’équipe, ça arrive quand même souvent que j’exprime une idée et qu’un étudiant ne la prenne pas en compte, déplore l’étudiante de troisième année au baccalauréat en informatique et responsable des événements du regroupement, Amélie Thérèse Coughlan. Pas longtemps après, si un gars dit la même chose, là, on va trouver que c’est une bonne idée. »
« Du chemin à faire »
Selon les membres du RFIUM, « il y a du chemin à faire » pour faire changer les mentalités et augmenter la représentativité féminine dans le milieu de l’informatique au Québec.
Le regroupement recrute d’ailleurs constamment et signale un besoin de relève dans le comité exécutif, dans la mesure où plusieurs membres termineront leurs études cette année.
Toutes les étudiantes de l’UdeM qui ont « un intérêt pour la technologie, l’informatique et la programmation sont les bienvenues, clame le comité exécutif du RFIUM. Venez, celles en bio-informatique ! »