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La FAÉCUM n'avait pas tenu de référendum pour la désaffiliation à la FEUQ.

Le référendum en question

« Tenir des assemblées générales ou organiser un référendum sont deux façons d’exprimer la volonté démocratique », déclare le professeur à la Faculté de droit de l’Université Laval Patrick Taillon. Pour lui, chacun de ces processus induit une véritable volonté démocratique et possède ses propres avantages et inconvénients. « En AG, un des avantages c’est qu’il y a un débat, donc l’étudiant peut poser des questions, il peut interagir, affirme-t-il. De plus, l’AG est ouverte à tous. » Toutefois, il rappelle qu’en pratique, puisqu’une assemblée générale ne va se tenir qu’à un seul endroit et un seul moment, il peut être difficile d’être présent. « C’est là que le référendum présente un avantage : il facilite la participation du plus grand nombre puisqu’il s’étend sur plusieurs heures et jours », commente le professeur.

Selon le président du Mouvement des étudiant-e-s de l’interactivité, de l’image animée et du son (MÉDIIAS), Antoine Amnotte-Dupuis, une campagne référendaire aurait permis aux membres de l’association de mieux se positionner. « Les membres du MÉDIIAS, en AG, ont témoigné du fait qu’ils se trouvaient trop peu informés pour pouvoir prendre une décision éclairée », témoigne t- il. Les étudiants ont donc voté contre toute affiliation à une association nationale par congrès.

Informer et consulter

De son côté, la FAÉCUM affirme n’avoir jamais reçu de demande de la part des associations et étudiants de faire un référendum sur cette question. « En 2012, quand on parlait de faire la grève, tout le monde a rejeté l’idée du référendum, car on voulait avoir des débats et des discussions, illustre le secrétaire général de la FAÉCUM, Nicolas Lavallée. L’idée [est de] s’assurer qu’on ne se retrouve pas seulement devant une page web, à voter oui ou non. » Selon lui, la désaffiliation à la Fédération des étudiants du Québec (FEUQ), s’était faite de cette manière et personne n’avait remis en question la méthode à ce moment-là.

« Le référendum aurait été un bon moyen de sonder les étudiants ; ça aurait pu être une avenue envisageable, pense le président de l’Association des étudiants en droit de l’UdeM (AED), Simon Telles. Par contre, je pense que nous avons eu le temps de consulter nos membres, et il y a eu un travail de chaque association sur le terrain de bien informer ses étudiants. Pour nous à l’AED, la consultation a été efficace. » Lors de leur AG, les étudiants en droit ont voté en faveur de l’affiliation de la FAÉCUM à l’UEQ. « Nous avons entamé des discussions avec nos étudiants depuis plusieurs mois déjà, affirme-t-il. Ça fait près de deux mois que l’on sait qu’il va y avoir le congrès extraordinaire, mais on sait depuis plus longtemps encore qu’il va y avoir cette question de l’affiliation. On a rendu l’information disponible et répondu aux questions des étudiants ».

Référendum consultatif

Par ailleurs, la FAÉCUM estime qu’il peut y avoir un problème si le résultat du référendum va dans le sens opposé de celui en AG. « Les délégués à ce moment-là seront un peu pris entre leur mandat voté en AG et le vote en faveur de la démocratie référendaire, estime Nicolas Lavallée. Nous nous sommes tout simplement dit, n’ayant pas la demande à l’avance de faire un référendum puisque celui-ci ne serait que consultatif, qu’il faudrait se reposer la question en congrès par la suite. On va juste enlever cette étape-là qui, visiblement, peut créer des questionnements ou soulever des problèmes. »

Pour M. Taillon, il n’existe pas de vraie différence entre référendum consultatif et décisionnel. « « Décisionnel » signifie qu’il s’exécute de lui-même, « consultatif », il doit être mis en oeuvre, explique-t-il. Mais, quand on observe les pays où le référendum est dit consultatif, on voit que les résultats sont très généralement respectés par les élus ». Ainsi, même si selon les règlements généraux de la FAÉCUM, un référendum ne pourrait être que consultatif, il aurait été difficile d’aller à l’encontre des résultats lors du congrès.

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Les étudiants non-représentés 

Toutes les associations étudiantes de l’UdeM ne sont pas nécessairement membres de la FAÉCUM. Certains programmes n’ont pas d’association représentant leurs membres. Ces derniers n’ont pu s’exprimer sur la question de l’affiliation à l’Union des étudiants du Québec (UEQ).

Par exemple, le programme de bacccalauréat bidisciplinaire en écriture de scénario et création littéraire n’est pas représenté par une association, tout comme le nouveau programme de mineure ou module en études autochtones. Pourtant, l’ensemble des étudiants verront une cotisation de 4,50 $ appliquée à leur facture par session pour participer à l’UEQ.

« Il y a effectivement des bassins d’étudiants qui ne sont pas représentés dans certaines associations, concède Nicolas Lavallée. Dans un premier temps, on invite les associations et ses membres à s’accréditer. Soit à créer une association, soit à en rejoindre une. On travaille fort avec ces bassins-là pour régler ce problème. » Nicolas Lavallée précise également que l’appel de mémoires a été envoyé à l’ensemble des étudiants au printemps dernier. Certains micro-programmes et baccalauréats bi-disciplinaires se retrouvent dans cette situation de non-représentation.

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