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Le quidditch arrive, à vos balais !

Le sport fictif tout droit sorti de l’univers d’Harry Potter fera son entrée à l’UdeM. Le quidditch moldu, pour les non-magiciens, se joue déjà dans les universités américaines, comme Harvard, mais aussi à l’Université McGill. Dans les livres de J. K. Rowling, les joueurs volent sur des balais, dans la version réelle, les règles sont plus terre à terre. Objectif : la Coupe du monde de quidditch.

«Les règles du quidditch dans Harry Potter s’appliquent au quidditch moldu, explique l’étudiant en économie et responsable de l’équipe, Minh Nhat. Il faut juste s’adapter là où la magie opère dans le film et le livre.» Chacun des sept joueurs doit tout de même courir avec un balai entre les jambes. «Pour les entraînements, on peut prendre n’importe quel balai ou même un bâton, explique le responsable. Mais pour un match officiel, il faut le modèle Shadow Chaser. » Un modèle en bois de frêne qui peut être commandé sur internet pour 49 $.

Il y a quatre postes différents dans l’équipe, et trois sortes de balles. Les poursuiveurs doivent se passer un ballon de volleyball, le souafle, et le faire passer au travers d’un des anneaux représentant le but adverse. Les batteurs tiennent des ballons chasseurs ou cognards «un peu dégonflés pour ne pas faire trop mal », précise Minh Nhat. Ils peuvent aller jusqu’à bousculer violemment les joueurs adverses. Quand un batteur touche de quelque façon un poursuiveur, ce dernier retourne dans sa zone et simule une perte de temps. Des gardiens sont devant les buts et les protègent.

La plus grande particularité du quidditch réside dans la troisième balle, le vif d’or. «Dans Harry Potter, le vif d’or est une petite balle volante, explique Minh Nhat. Pour nous, c’est un joueur neutre habillé tout en jaune avec une balle de tennis dissimulé dans une chaussette accrochée à sa taille.» Le match se termine une fois que le vif d’or est attrapé. Il doit être saisi par l’attrapeur de chaque équipe. La plus grande difficulté est que le vif d’or n’est pas contraint de rester sur le terrain. « Sa seule limite, c’est le campus, il peut autant se cacher dans les toilettes d’un pavillon que prendre un vélo ou une auto pour éviter de se faire attraper», ajoute Minh Nhat.

De la magie à la réalité

L’équipe de quidditch non-officielle de l’UdeM commencera à s’entraîner dès novembre. Cela faisait neuf mois que l’idée germait dans l’esprit des responsables. Mise en suspend à cause de la grève étudiante, l’équipe commence à prendre forme.

Au Canada, une dizaine d’équipes officielles de quidditch existent, mais une seule au Québec, celle de l’Université McGill. Le projet d’une équipe à l’UdeM vient d’un groupe d’une vingtaine d’étudiants. « Ce sont des raisons émotives qui nous poussent avant tout dans ce projet, explique Minh Nhat. Mais c’est aussi le fait qu’on n’a pas besoin d’être un athlète pour jouer au quidditch. C’est très accessible.» 

Le projet n’est pas encore abouti, mais Minh Nhat espère bien former une équipe officielle afin de participer à la Coupe du monde de quidditch (voir encadré). Pour l’instant, c’est avec le parrainage de l’équipe de McGill que l’équipe de l’UdeM va commencer les entraînements. «Nous sommes à la recherche d’un entraîneur, confie Minh Nhat. Ils sont rares, car ce sont pour la plupart des anciens joueurs. C’est pourquoi nous allons nous entraîner avec l’équipe de McGill pendant plusieurs mois.»

Le quidditch: un club sportif à l’udem?

Afin de concrétiser leur projet, les responsables de l’équipe de quidditch espèrent obtenir le statut de club sportif et ainsi porter les couleurs de l’UdeM en compétition. «Dès que l’UdeM a compris que le quidditch était un vrai sport, ils nous ont recommandés au CEPSUM, raconte Minh Nhat. Mais c’est très compliqué, il y a une tonne de paperasse, et c’est vraiment décourageant.»

Le responsable des clubs sportifs de l’UdeM, Guillaume Callonico, affirme que «s’ils respectent les conditions, le quidditch pourra devenir un club sportif». Pour ce faire, il suffit d’avoir dix étudiants intéressés, de déposer un budget prévisionnel, de s’engager à ne pas être déficitaire, mais aussi « de trouver un lieu d’entraînement viable et de vérifier si la discipline ne rentre pas en conflit avec le programme Carabins » , rajoute M. Callonico. Les responsables comptent bien agrandir leur équipe grâce au bouche à oreille et par le biais des associations étudiantes . « On se sent un peu seul , l’Université ne nous aide pas trop, déclare Minh Nhat. Pour l’instant, le quidditch n’est pas vraiment reconnu comme quelque chose de sérieux. »

À ce jour, M. Callonico nous informe qu’aucune démarche n’a été entreprise pour que le quidditch devienne un club sportif officiel. Tant que cela ne sera pas fait, l’équipe ne pourra pas représenter l’UdeM à la prochaine coupe du monde en avril 2013.

 

La coupe du monde de quidditch 
La première Coupe du monde de quidditch s’est déroulée en 2007 aux États-Unis, à Middlebury dans le Vermont. L’Université McGill a été la première équipe hors États-Unis à participer à cet évènement en 2008. Avec une centaine d’équipes participantes, l’UdeM pourrait bien espérer faire partie de la septième Coupe du monde de quidditch.

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