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Hugo Henderson a fait ses débuts au football avec les Aigles du Collège Jean-Eudes dans le quartier Rosemont à Montréal. Crédit: Charles-Olivier Bourque

Le prochain meneur des Carabins

L’ère Gabriel Cousineau a pris fin chez les Carabins. Le quart-arrière partant a complété en 2015 sa cinquième et dernière saison de football universitaire et a participé à deux finales universitaires canadiennes, dont une victorieuse. La question de sa succession se pose maintenant. « On cherche quelqu’un qui peut gérer notre attaque, quelqu’un capable de distribuer le ballon à un joueur qui fera la différence », explique l’entraîneur-chef de l’équipe, Danny Maciocia. Les deux quarts-arrière substituts Caron et Henderson, présents dans l’alignement depuis 2013 pour l’un et 2014 pour l’autre, possèdent des atouts distincts, au-delà de bien distribuer le ballon.

Une menace au sol

La grande force de l’étudiant en administration à HEC Montréal Hugo Henderson est sa mobilité, selon l’analyste de football universitaire pour CISM 89,3 FM, Anthony Côté Leduc. « C’est un quart-arrière qui a extrêmement bien utilisé ses jambes tout au long de sa carrière », explique-t-il. Les données du site du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) sont éloquentes : en 2013, lors de sa dernière année collégiale avec les Spartiates du Cégep du Vieux Montréal, Henderson a couru 759 verges et inscrit 13 touchés au sol, plus que tout autre joueur cette année-là, tous postes confondus.

Le joueur est conscient de cet atout. « On a travaillé là-dessus pendant le camp d’entraînement, explique Hugo Henderson. Contrairement à Gabriel Cousineau, j’ai des jeux spécifiquement conçus pour moi dans lesquels je pars avec le ballon. »

 

Anthony Côté Leduc mentionne qu’Hugo est attendu depuis longtemps au niveau universitaire. « Il y avait un site de football qui s’appelait Footbec et qui décernait chaque année le titre du « Prochain » au joueur qui, selon les auteurs, connaîtrait une bonne carrière plus tard. Henderson a obtenu ce titre en 2011 », relate l’analyste.

Depuis qu’il s’est joint aux Carabins, Henderson n’a joué que trois quarts-temps face à l’Université Bishop’s en 2015, justement parce que Cousineau était jugé irremplaçable à son poste. « Derrière Gabriel pendant deux ans, j’ai pu apprendre à mon rythme », précise Hugo. Celui-ci indique avoir beaucoup discuté avec l’ancien quart-arrière lors des matchs, en plus de regarder des reprises vidéo avec lui.

Le retour de l’enfant prodigue

« Samuel Caron, c’est un joueur plus grand que la moyenne, note Danny Maciocia. En plus de mesurer 6 pieds 3 pouces [191 cm], il est très puissant et athlétique. » S’il n’a pas les mêmes capacités au sol qu’Henderson, l’étudiant au baccalauréat en génie civil à Polytechnique Montréal Samuel Caron demeure un athlète accompli. D’après le site du RSEQ, Caron a cumulé 511 verges au sol lors de sa dernière saison, tout en lançant 1 529 verges à la passe.

Samuel Caron est arrivé un an avant Henderson chez les Bleus, une ancienneté qui pourrait jouer en sa faveur. Le quart-arrière n’était toutefois pas dans l’effectif l’an dernier, après avoir choisi de prendre une année sabbatique. « J’avais besoin de me ressourcer, d’établir mes priorités dans la vie, reconnaît Samuel. Je suis reparti vivre chez mes parents à Québec. C’est là que j’ai pris conscience que je voulais toujours jouer avec les Carabins. »

Son retour dans l’équipe s’est bien déroulé. « Je ne savais pas si j’allais être accepté, admet le joueur. Dès mon retour, les gars m’ont dit qu’ils comprenaient mon choix et qu’ils étaient heureux de me retrouver. Ça m’a vraiment touché et convaincu d’en donner encore plus. »

Une opportunité à saisir

Les deux joueurs adoptent des attitudes différentes quant à la compétition qui les oppose. Hugo Henderson affirme avoir augmenté l’intensité de son entraînement. « J’ai fait plus d’efforts dans la salle de musculation et regardé plus de vidéos, confie-t-il. Ça me met un peu plus de pression, mais c’est une étape importante pour moi, et je suis content de l’avoir franchie. »

De son côté, Samuel Caron assure que sa situation n’a pas changé. « Que je sois premier ou dernier sur la liste des quarts-arrière, en tant que compétiteur, je me prépare toujours de la même manière. La seule différence, c’est que je m’entraîne maintenant pour être plus souvent dans l’action », confirme-t-il, notant que son niveau de stress demeure le même qu’auparavant.

Peu importe la décision que prendra Danny Maciocia au terme du camp d’été au mois d’août, Anthony Côté Leduc espère qu’elle sera définitive. « Le pire serait que les Carabins choisissent un des deux et le changent en cours de saison, prévient-il. Placer un joueur qui n’a pas eu [assez] de temps de jeu ou de pratique, c’est mauvais pour le rythme de l’équipe ». Selon lui, seul un quart-arrière qui aura progressé fortement tout au long de la saison pourra mener les Carabins vers de nouveaux sommets dans le football universitaire.

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