Le prix des livres universitaires

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lundi 16 novembre 2015
Le prix des livres universitaires
Le département des ventes de la société fixe le prix en fonction des coûts de production. Crédit Photo: Guillaume Villeneuve.
Le département des ventes de la société fixe le prix en fonction des coûts de production. Crédit Photo: Guillaume Villeneuve.
Tandis que les Presses de l’UdeM poursuivent leur virage numérique avec la mise à disposition progressive d’ouvrages gratuits ou peu coûteux en ligne, les dépenses liées à l’achat de livres de papiers demeurent élevées pour les étudiants. Avec une moyenne de 331 dollars par session pour cinq cours*, l’achat de livres représente près de 15% de l’ensemble des dépenses réalisées chaque année par les étudiants.

«Certains professeurs nous obligent à acheter des manuels très chers et souvent difficiles à revendre, car si la matière n’est pas enseignée la session d’après par le même enseignant, personne ne voudra l’acheter », déplore l’étudiante en année préparatoire en sciences à l’UdeM Terrie Laplante Beauchamp. Pour quatre cours par trimestre, l’étudiante dépense 100 à 200 dollars en livres qu’elle essaie de se procurer le plus possible dans les ventes de livres usagés.

L’attaché commercial à la société québécoise de diffusion de livres Nomade Diffusion Rémy Gauthier explique que le prix élevé de certains ouvrages est lié à leur coût de production et à leur faible rentabilité. « Les livres de référence sont souvent des livres conséquents, chers à produire et à faible tirage », souligne-t-il.

Selon M. Gauthier, les marges de l’éditeur comme du libraire sont les mêmes pour un livre universitaire et un livre grand public. « Il n’y a que pour les dictionnaires et certains ouvrages de référence spécialisés que les libraires baissent leur marge afin de rendre le livre plus accessible », explique-t-il.

Certains ouvrages sont vendus directement de l’éditeur à l’enseignant, ce qui permet de faire baisser les marges et d’obtenir un tarif plus intéressant. » Rémy Gauthier Attaché commercial à la société québécoise de diffusion de livres Nomade Diffusion

Les prix s’avèrent d’ailleurs souvent disproportionnés par rapport à leur utilité, selon l’étudiant à la maîtrise en physiothérapie à l’UdeM Pascal Desrochers. « Je trouve frustrant d’acheter un livre et de ne l’ouvrir qu’une seule fois ou de ne lire qu’un seul chapitre, juge-t-il. Pourtant, je considère l’achat d’un livre comme un acte essentiel pour les études. »

Trouver une solution de rechange

Faute de moyens, Terrie n’achète pas les livres recommandés, mais seulement ceux qui sont obligatoires. « Impossible de suivre certains cours de travaux pratiques sans acheter le manuel qui contient tous les exercices », rapporte-t-elle.

Pour Pascal, il faut savoir s’adapter, et les nouvelles technologies peuvent alors s’avérer utiles. « De nombreuses solutions existent, de l’achat groupé de certains ouvrages à l’emprunt et la consultation en bibliothèque ou sur Internet », énumère-t-il.

Il reste possible d’obtenir un livre à un meilleur prix, rappelle tout de même M. Gauthier. « Certains ouvrages sont vendus directement de l’éditeur à l’enseignant, ce qui permet de faire baisser les marges et d’obtenir un tarif plus intéressant », note-t-il. Toutefois, il n’existe pas de taxe ni d’aide gouvernementale sur ces ouvrages, selon l’attaché commercial.

Les maisons d’édition peuvent également réaliser des versions de poche à prix réduit quand le livre fait partie d’un programme de cours, d’après l’éditeur et conseiller littéraire aux Éditions Québec-Amérique Pierre Cayouette.

*Étude du Conseil du Patronat du Québec en 2010