Le prestige britannique

icone Societe
Par Antoine Buée
lundi 2 février 2015
Le prestige britannique
L’équipe de rugby d’Oxford contribue à la renommée de l’université britannique. L’appellation The Blues, qui est attribuée à leur équipe, n’est pas sans rappeler celle des Carabins de l’UdeM aussi nommés les Bleus. Crédit photo : Flickr.com/sdhaddow
L’équipe de rugby d’Oxford contribue à la renommée de l’université britannique. L’appellation The Blues, qui est attribuée à leur équipe, n’est pas sans rappeler celle des Carabins de l’UdeM aussi nommés les Bleus. Crédit photo : Flickr.com/sdhaddow
Quartier Libre fait voyager ses lecteurs aux quatre coins de la planète dans une série d’articles qui leur fait découvrir les universités d’ailleurs. Ce numéro-ci : Royaume-Uni Toujours classées au sommet des palmarès internationaux, les universités britanniques sont réputées dans le monde entier. Ces établissements sont également reconnus pour leurs rapports très hierarchisés entre professeurs et étudiants. En outre, les étudiants y bénéficient d’un encadrement serré, qui leur permet d’atteindre les hautes sphères.

Selon le professeur adjoint au département d’anglais de l’Université McGill Sandeep Banerjee, qui a effectué sa maîtrise en philosophie à l’Université d’Oxford, l’attractivité des établissements supérieurs britanniques revient en partie aux nombreuses bourses disponibles pour y étudier. « Les bourses permettent à un certain nombre d’étudiants étrangers de venir étudier dans des universités prestigieuses à moindre frais, souligne le professeur. Les universités de Londres, d’Oxford et de Cambridge sont de bons exemples d’établissements renommés offrant ce type de bourses. »

En 2014, c’est en recevant la prestigieuse bourse Rhodes que le diplômé d’une maîtrise en philosophie à l’UdeM Simon-Pierre Chevarie-Cossette s’est exilé en Angleterre, pour effectuer un doctorat en philosophie. « Oxford a une réputation internationale et un département de philosophie remarquable, explique-t-il. L’anglais est la langue dominante de la branche de la philosophie à laquelle je m’intéresse le plus, ce qui rend des études en anglais plus que pertinentes. »

La langue anglaise, considérée comme internationale, constitue certainement un très grand atout qui permet d’attirer plus de 300 000 étudiants internationaux chaque année au Royaume-Uni. « Les étudiants étrangers constituent très certainement la majorité des étudiants aux cycles supérieurs à Oxford, confie Simon-Pierre. Heureusement, l’orga­nisation du campus en collèges, un peu comme les maisons dans Harry Potter, permet d’éviter la séparation entre étudiants étrangers et étudiants locaux. » Les étudiants d’Oxford habitent un des 39 collèges où sont regroupées notamment de nombreuses salles de classe, les salles communes et une partie des bibliothèques.

Un suivi encadré

En ce qui concerne le contenu des cours, le Royaume-Uni offre un système d’éducation similaire à ce que l’on peut retrouver au Québec. « Les lectures sont des exposés magistraux traditionnels avec des présentations PowerPoint comme on y est habitué à l’UdeM, ajoute l’étudiant en échange l’automne dernier à la Faculté de droit de l’Université de Leeds, Antoine Hamel Rancourt. J’avais quatre cours par semaine et on devait faire beaucoup de lectures en dehors des cours. Cependant, chose surprenante, il y avait des travaux ou des exposés oraux obligatoires, mais qui n’étaient pas notés. »

Contrairement à ce qui se fait à l’UdeM, à l’Université d’Oxford, les étudiants ont le droit à un suivi scolaire afin de les préparer à réussir leurs études. « Au premier cycle et à la maîtrise, il existe un système de tutorat qui permet à chaque étudiant de rencontrer toutes les semaines ses professeurs en petit groupes, en plus de rencontres individuelles plusieurs fois dans le trimestre, précise Simon-Pierre. Ce système de suivi est extrêmement précieux et est probablement ce qui fait la réputation d’Oxford avec son âge. »

Un suivi scolaire qui diffère selon la réputation et la renommée de l’établissement. « À l’Université du Kent, c’était un peu différent, confie l’étudiante en histoire de l’art Lacramioara Jurca qui a effectué un échange à l’Université du Kent à Canterbury à l’automne dernier. On a eu des rencontres individuelles et en petit groupe pour un seul de mes cours, dans les heures allouées au séminaire, mais ce n’était pas un programme de suivi comme tel. »

Pendant l’année universitaire, il n’est pas rare de constater certaines restrictions concernant les activités qui pourraient mettre les étudiants en difficulté scolaire. « Il est exigé des étudiants qu’ils n’aient pas d’emploi en même temps que leurs études, soutient Simon-Pierre Chevarie-Cossette. J’ai vu une fois une offre affichée pour un poste de six heures par semaine pour travailler dans une bibliothèque, et l’un des prérequis était d’avoir l’assentiment de son directeur de thèse ! »

Un contexte formel

Le Royaume-Uni accorde toujours beaucoup de valeur à la noblesse et aux coutumes d’antan.« En Angleterre, il est hors de question de tutoyer un professeur, explique Lacramioara Jurca.On s’adresse à un professeur en l’appelant Doctor ou Professor . Il y a un immense respect pour les professeurs de la part des élèves, mais également des professeurs envers les étudiants. » Une situation qu’explique le professeur adjoint au département d’anglais de l’Université McGill, Sandeep Banerjee.« Le Royaume-Uni est un pays où les traditions culturelles ont toujours eu un poids important, même aujourd’hui, souligne ce dernier. On le constate avec la royauté, avec les titres de noblesse, mais également à l’école où il est convenu d’appeler un professeur par son titre. »

Selon le classement QS, les quatre universités britanniques les plus prestigieuses, soit l’Université de Cambridge, l’Imperial College London, l’Université d’Oxford et la University College London, se positionnent parmi les six meilleures au monde.

Tableau13