Culture

Le parcours musical d’Ignacio Berroa

Les débuts américains et la musique de big band

Né en 1953, le batteur et percussionniste cubain immigre vers les États-Unis en 1980 et se distingue rapidement pour son utilisation de la batterie. Ignacio Berroa devient, dès 1981, le protégé de Dizzy Gillespie, le célèbre trompettiste américain avec qui il partagera la scène jusqu’au décès de ce dernier.

Gillespie aurait reconnu chez le Cubain une grande sensibilité pour les rythmes des caraïbes et pour les genres américains. Cette polyvalence dans l’interprétation a fait de lui, selon Gillespie, un atout majeur pour ses orchestres. Ignacio Berroa devient membre permanent de l’ensemble jazz de Gillespie, the United Nation Orchestra, qui lui fait parcourir le monde et solidifie sa réputation de musicien de grand talent.

L’héritage afro-cubain

En raison de cette sensibilité aux différentes formes de jazz, la réputation de Berroa s’étend au-delà des orchestres latins. On reconnait son style dans les big band de jazz et dans les formations funk. Berroa se distingue particulièrement par son utilisation ingénieuse des rythmes latins dans des styles qui s’y prêtent intuitivement moins bien. C’est toutefois dans les musiques afro-cubaines qu’il se distingue le plus. Sa conférence sur ces rythmes devrait, d’ailleurs, démontrer tout le savoir qu’il a acquis en commençant cet apprentissage dès sa jeunesse. Il ne fait aucun doute que son expertise s’explique aussi par ses nombreuses collaborations avec des artistes de jazz latin à travers le monde. Notons, entre autres, ses collaborations avec le percussionniste Tito Puente, alors que Berroa faisait partie de son orchestre Golden Latin Jazz All Star.

Le soliste et le meneur de groupe

Ce n’est qu’en 2007 que Berroa a fait paraître son premier album en tant que leader d’un groupe. Son premier opus, Codes, une œuvre aux diverses couleurs musicales, a été sélectionné aux prix Grammy  dans la catégorie meilleur album jazz. Il a lancé au mois de février 2016, son plus récent album, Heritage and Passion. Le musicien se distingue dans le monde entier par des performances prisées dans de nombreux festivals et offre des classes de maîtres pour les batteurs et percussionnistes.

Il démontre aussi une certaine affection pour la ville de Montréal, ayant collaboré à quelques reprises avec John Roney, professeur adjoint à la Faculté de musique de l’UdeM. Ce dernier est reconnu dans le monde du piano jazz depuis son arrivée dans la métropole en 2001. Berroa, quant à lui, a reçu un prix soulignant l’ensemble de son œuvre dans le cadre du Drumfest de Montréal en 2011.

L’ensemble des activités offertes avec le réputé batteur sont gratuites pour les étudiants de l’UdeM. Une semaine de découvertes pour tous les mélomanes curieux d’en apprendre plus sur les musiques afro-cubaines.

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