Le métier de testeur de jeux vidéo

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Par Romain Amichaud
mercredi 7 octobre 2020
Le métier de testeur de jeux vidéo
L'industrie québécoise du jeu vidéo recrute activement des testeurs (Crédit: Benjamin Parinaud)
L'industrie québécoise du jeu vidéo recrute activement des testeurs (Crédit: Benjamin Parinaud)

Malgré la pandémie, l’industrie québécoise du jeu vidéo recrute. Comme nous l’apprend le Journal de Montréal, près de 2000 postes sont actuellement à pourvoir. Katrina Parker, une femme de 31 ans originaire de Nottingham, en Angleterre, est cheffe d’équipe de testeurs de jeux vidéo pour la société GlobalStep. Assignée au jeu Rainbow 6 Siege dans le studio d’Ubisoft Montréal, elle accepte de nous éclairer sur ce métier, qu’elle estime être une porte d’entrée dans l’industrie.

Quartier Libre : En quoi consiste ce métier ?

Katrina Parker : Le rôle du testeur de développement est de vérifier que l’ajout de nouveaux contenus n’endommage pas le jeu vidéo. Par exemple, Rainbow 6 Siege est un jeu lancé en décembre 2015 et qui continue d’évoluer. Nous travaillons avec les équipes de production pour apporter des correctifs et tester ensuite qu’ils fonctionnent. La communauté, qui compte des millions de joueurs, rapporte également des bogues.

Contrairement à ce que l’on peut penser, nous ne jouons pas toute la journée. Ce n’est pas du free testing, mais bien du test ciblé pour voir si le jeu ne subit aucune régression.

Q.L. : Considérez-vous qu’il y ait un besoin important de testeurs à Montréal et au Québec ?

K.P. : Oui, c’est pour ça que j’ai quitté l’Angleterre pour m’installer à Montréal. La ville est considérée comme un gaming hub, et il y a beaucoup de débouchés. Le travail de testeur représente souvent la porte d’entrée dans l’industrie pour ensuite accéder à une grande variété d’emplois. Moi, j’ai fait de la localisation*, du test de développement et maintenant de la gestion, tout ça en un an et demi. Aussi, le salaire n’est pas très haut dans le test, mais une fois qu’on a un pied dedans, de nombreuses possibilités s’offrent à nous.

Q.L. : Quelle est la place des femmes dans le test et dans le jeu vidéo ?

K.P. : Dans l’équipe, nous sommes 2 sur 24. C’est sûr qu’il y a vraiment plus de gars. Mais je connais d’autres femmes dans l’industrie et les choses ont l’air d’évoluer. Des actions sont également mises en place par les studios de jeux vidéo pour encourager une plus forte participation des femmes. Je trouve ça prometteur.

Q.L. : Quel est le parcours à suivre pour devenir testeur de jeux vidéo ?

K.P. : Je sais qu’il y a des études qui existent dans des cégeps spécialisés et des écoles de test ont même été créées. De mon côté, je suis venue à Montréal pour le jeu vidéo, alors que je n’avais aucune expérience. J’ai suivi des études de langues à Leeds, en Angleterre, et mon objectif était de rentrer dans l’industrie en faisant de la localisation*. Il suffit d’avoir une passion pour le jeu et de pratiquer souvent. Créer ses propres jeux peut aussi être un bon atout.

Q.L. : Quels sont vos conseils pour réussir dans ce métier ?

K.P. : Pour moi, si tu es motivé et que tu travailles bien, tu as toutes les chances de réussir. Aussi, c’est plus facile quand tu aimes le jeu. Moi, j’adore le projet, je connaissais Rainbow avant et l’histoire m’intéressait. Le choix de la plateforme est aussi important, tout le monde n’aime pas tester sur des mobiles, par exemple. Moi, j’ai l’opportunité de travailler sur PC et consoles et de travailler au studio pendant la pandémie, je me considère comme privilégiée.

*La localisation d’un jeu vidéo est l’adaptation de celui-ci pour la commercialisation sur un nouveau territoire. La traduction est une partie importante de la localisation, mais le processus inclut aussi tout changement effectué pour adapter le produit à son nouveau marché.