« J’ai été en situation d’insécurité alimentaire pendant une courte période de ma vie par manque d’argent et, quand on ne le vit pas, on ne peut pas se rendre compte de ce phénomène », souligne l’étudiante au DESS en environnement et développement durable et chargée de communication de l’AECSEDDUM, Marie Larcher. Elle précise que le projet Food for Thought, en collaboration avec l’Université McGill, vise une sensibilisation de tous aux problèmes liés à l’alimentation.
Le documentaire A Place at the Table présente la détresse de personnes qui subissent l’insécurité alimentaire au quotidien, mais aussi les causes et les effets sur la santé de cette insécurité. « C’est une façon de susciter le débat et de faire passer une certaine information qui n’est pas toujours visible et dont on ne se doute pas nécessairement dans les pays développés comme les États-Unis et le Canada » déclare l’étudiant au DESS en environnement et développement durable et chargé des affaires universitaires de l’AECSEDDUM, Florian Bolter.
En complément de la projection, un débat était organisé le 23 novembre pour discuter de la sécurité alimentaire au Canada, de la façon dont les étudiants sont affectés, mais aussi des pistes de solution pour combattre l’insécurité alimentaire.
« Pour le dépannage alimentaire, l’aide d’urgence et l’aide ponctuelle de dernier recours, on retrouve souvent des étudiants en fin de parcours qui ont accumulé des dettes tout au long de leur parcours universitaire, mais aussi des étudiants qui ont un ou plusieurs enfants à charge », constate la conseillère au Bureau de l’aide financière de l’UdeM Catherine Quimper. Selon elle, certains étudiants internationaux sont aussi concernés, car ils ne peuvent pas travailler à temps plein ou parce qu’ils peuvent rencontrer des difficultés à trouver un emploi. Certains étudiants athlètes, qui doivent respecter une saison sportive et qui sont dans l’incapacité de travailler à cette période, peuvent aussi être touchés par l’insécurité alimentaire.
Des solutions pour les étudiants
Il existe aussi une banque alimentaire à l’UdeM, tenue par des étudiants bénévoles, qui distribue environ 100 paniers par semaine. Chaque lundi après-midi, la distribution se fait au café étudiant de Math-Info au pavillon André-Aisenstadt pour tous les étudiants de l’UdeM, Polytechnique et HEC ayant besoin de nourriture. « Malgré tout, les produits de la banque alimentaire ne sont pas toujours de bonne qualité, à cause de leur faible valeur nutritive », indique l’étudiant à la maîtrise en génie civil à Polytechnique Montréal et bénévole à la banque alimentaire Simon L’heureux.
D’autres aides tentent de maintenir un équilibre dans la qualité des produits, notamment l’Aide humanitaire et communautaire (AHC) de l’UdeM, qui propose des paniers de fruits et légumes à bas prix ou encore des paniers de Noël offerts à des étudiants en situation précaire. Ces paniers sont préparés grâce à la contribution de la communauté universitaire et seront complétés par d’autres produits pour assurer leur qualité et augmenter leur valeur nutritive. « L’étudiant a un budget limité ne lui permettant pas toujours de se procurer des aliments de bonne qualité qui sont souvent plus chers ; il n’a pas forcément le temps d’organiser une nutrition de qualité », affirme Florian.
Dans certains cas, l’aide financière peut aussi offrir une aide de dernier recours notamment avec des bons alimentaires échangeables au supermarché. Pour l’année 2014-2015, l’aide de dépannage alimentaire a enregistré 80 demandes. « Lorsque les étudiants reçoivent ces bons, il leur faut éviter les produits transformés et déjà mélangés qui sont source de gras, d’additifs et de conservateurs, et qui sont souvent plus chers et de mauvaise qualité », prévient Mme Quimper. Pour informer les étudiants sur les moyens d’une nutrition plus saine, le Centre de santé et de consultation psychologique (CSCP) de l’UdeM comporte une division dédiée à la nutrition.