Le gouvernement mise sur les étudiants internationaux pour réduire la pénurie de main-d’œuvre

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Par Edouard Ampuy
lundi 2 décembre 2019
Le gouvernement mise sur les étudiants internationaux pour réduire la pénurie de main-d’œuvre
En 2017, le Québec à accueilli 12 % des étudiants étrangers présents au Canada, contre 48 %pour l’Ontario et 24 % pour la Colombie-Britannique. Image parStockSnap de Pixabay
En 2017, le Québec à accueilli 12 % des étudiants étrangers présents au Canada, contre 48 %pour l’Ontario et 24 % pour la Colombie-Britannique. Image parStockSnap de Pixabay
La ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Nadine Girault, a dévoilé vendredi la nouvelle politique internationale du Québec. Le ministère recommande notamment de recruter davantage d’étudiants internationaux pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre.

Pour le ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF), les étudiants internationaux constituent des candidats de choix pour l’immigration. « Les étudiants francophones ou francisés et intégrés dans leur milieu d’études sont particulièrement bien placés pour poursuivre leur vie au Québec, s’ils le souhaitent », peut-on lire dans le document. Le MRIF indique que les étudiants étrangers ont les atouts nécessaires pour répondre aux besoins des entreprises.

En dix ans, le nombre d’étudiants internationaux dans les universités québécoises a presque doublé, pour atteindre 46 000 en 2018. Mais le MRIF constate que, malgré cette forte augmentation, le Québec a accueilli seulement 12 % des étudiants étrangers présents au Canada en 2017, contre  48 %pour l’Ontario et 24 % pour la Colombie-Britannique.

Attirer les étudiants internationaux

Selon la mise à jour de la politique, pour accroître la venue des étudiants étrangers, le gouvernement va renforcer la participation québécoise aux événements internationaux de recrutement et de réseautage. « Il soutiendra les établissements d’enseignement souhaitant offrir des services complémentaires aux étudiants internationaux, pour leur garantir des services d’accueil et d’intégration, créant ainsi des conditions favorables à leur rétention. », est-il écrit.

Le document ne précise pas le budget alloué à ces initiatives.

Le MRIF affirme qu’il maintiendra l’appui financier aux étudiants internationaux sous forme de bourses ou d’exemption des droits de scolarité additionnels.

Un contraste avec la réforme du PEQ

Pour la porte-parole libérale en matière de relations internationales, Paule Robitaille, le discours de Mme Girault contraste avec celui du ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Inclusion, Simon Jolin-Barrette. « La réforme de M. Jolin-Barrette compromettait le rêve de milliers d’étudiants étrangers bien intégrés au Québec, dénonce-t-elle. Mme Girault nous annonce aujourd’hui qu’elle souhaite attirer plus d’étudiants. » Selon la porte-parole, cette attitude démontre un manque de collaboration entre les différents ministères du gouvernement.

Interrogée à ce sujet sur 98.5 FM, la ministre a défendu la vision internationale du Québec, développée avec chacun de ses collègues. « Nos visions (avec Simon Jolin Barrette) ne sont pas du tout contradictoires, ce qu’on dit tous les deux, c’est que l’objectif est d’avoir des étudiants internationaux qui contribuent à l’économie du QC de par leurs compétences, leurs études et leur savoir-faire », assure-t-elle.

Pour Mme Girault, les étudiants internationaux contribuent à l’économie de la province en pourvoyant les postes pour lesquels il existe une pénurie de main-d’œuvre.