Volume 18

Le design est partout, même dans votre lit !

Votre journal m’a, exceptionnellement, fait une commande pour ce numéro: design et jouets sexuels ! Ne reculant devant rien, je suis partie investiguer sur le terrain.

Je me rends donc à la Boutique Séduction, un supermarché du sexe, et débute mon étude dans la section des vibrateurs : quatre allées bien garnies de phallus. En silicone, longs, larges, striés, avec billes… il y en a pour tous les goûts. L’ère du jouet amusant et ergonomique est bien établie. Le dildo, godemichet ou vibrateur est l’objet idéal pour le designer qui souhaite prendre son pied en créant les objets les plus loufoques possibles !

Dauphin, lapin et autres sont utilisés afin de rendre les jouets ludiques et les couleurs criantes les amènent de l’univers du vulgaire à celui du spectacle. Le vendeur m’affirme que la majorité des clients sont des parents hétérosexuels et, par conséquent, ils ne veulent pas que les enfants trouvent des surprises dans le tiroir de maman ! Or, les codes visuels utilisés se rapprochent souvent de l’univers du jouet. Le jeune Bobby comprendra-t-il qu’il ne doit pas le mettre dans sa bouche ? Pas sûr, mais c’est un autre débat…

De la même façon, l’ergonomie est ici plus que pertinente et elle peut engendrer des solutions étonnantes. We-Vibe, par exemple, offre un vibrateur en «C». Le concepteur, l’ingénieur Bruce Murison, a étudié les zones érogènes tant de la femme que de l’homme. Le résultat n’évoque rien de sexuel dans sa forme, mais il est le seul adapté pour stimuler les deux partenaires lors de la relation sexuelle. Le travail ergonomique, qui s’intéresse à l’utilisateur et à la façon dont il fera usage de l’objet, a su donner une nouvelle image aux jouets sexuels. Ainsi, les vibrateurs peuvent désormais prendre n’importe quelle forme, tant qu’ils optimisent l’expérience de l’utilisateur !

Ensuite, le vendeur me guide ensuite vers Lelo, la Ferrari du vibrateur, le meilleur vendeur ! L’entreprise suédoise, oeuvrant depuis 2003, offre des vibrateurs au look ultra épuré. Mis à l’écart des autres modèles, trônant dans leur cage de verre, ces modèles haut-de-gamme ne détonneraient pas dans une boutique électronique. Parmi eux se trouve un vibrateur en forme de souris d’ordinateur. Un autre ressemble à un rouge à lèvres et se recharge à l’aide d’une clé USB ! À cela s’ajoute la mise en scène, qui joue un rôle capital dans l’impression finale. Les formes, issues de l’univers des gadgets, sont valorisées par l’îlot de verre, une présentation qui s’apparente aux objets de luxe.

À l’issue d’un échange d’une dizaine de minutes avec le vendeur, j’ai gentiment été mise dehors : «Pas de notes et pas de question », m’a-t-on dit. Comme quoi les jouets sexuels sont encore un peu tabou… même dans un sex-shop.

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