« On veut des bus ! » C’est en scandant ce slogan qu’une cinquantaine d’étudiants en grève ont investi le 28 février dernier les locaux de la Fédération des associations étudiantes de l’UdeM (FAÉCUM) au pavillon 3200 Jean-Brillant. Plusieurs assaillants ont sauté au-dessus du comptoir de services avant de s’asseoir sur les meubles et sur le sol. Ils revendiquaient la prise en charge du transport des manifestants vers Québec.
Le groupe, composé de membres des associations de géographie, de philosophie et de musique, est arrivé vers 15 h 20 du pavillon J.-A.-DeSève où il avait bloqué le registrariat. Ces actions auraient été décidées le matin même, lors d’un comité de mobilisation des associations étudiantes.
Les manifestants réclamaient que la FAÉCUM finance, à même son fonds de mobilisation, un convoi de 10 autobus pour emmener les étudiants de l’UdeM à la manifestation du 1er mars à Québec – une flotte suffisante pour transporter environ 10 % des 6 000 grévistes de l’Université, selon l’association de philosophie. Plus largement, les contestataires reprochaient à la Fédération son manque d’engagement politique en général, et à l’égard de la lutte contre la hausse des frais de scolarité en particulier.
« La Fédération a de l’argent pour le party 2e étage et des actions symboliques comme le Kraft Dinner, mais rien quand il s’agit d’aller manifester, accuse Emmanuel, un étudiant en philosophie. La FAÉCUM n’a pas réagi quand l’administration de l’UdeM a encouragé les étudiants à franchir les piquets de grève, alors qu’elle a pris position contre la hausse des frais de scolarité à son congrès de 2011. »
Les représentants de la Fédération, qui ont contenu le groupe dans le local du comptoir de services et le couloir attenant, ont finalement laissé entrer deux négociateurs dans leurs bureaux. À l’issue d’une discussion d’environ une demi-heure, les étudiants ont quitté les lieux loin d’être satisfaits. « Nous avons proposé de rembourser les frais de transport des manifestants jusqu’à Québec, explique Alexandre Ducharme, attaché politique de la FAÉCUM. À la condition que cette motion soit votée lors du prochain conseil central du 14 mars. »
M. Ducharme réfute toute accusation de mollesse politique portée contre la Fédération, arguant qu’elle est au contraire à la pointe de plusieurs luttes sociales. Il reproche aussi aux manifestants de ne pas avoir respecté la procédure. « La FAÉCUM répond aux demandes faites dans le cadre des instances démocratiques. Or, dans ce cas, aucune requête for- melle ne nous avait été adressée », précise-t-il.