Le Comité des étudiants en génie physique délogé de son local par Polytechnique

En raison d’un manque d’espace, Polytechnique Montréal a repris la possession d’un local utilisé par le Comité des étudiants en génie physique (CÉGP) depuis près de 15 ans. Dans une lettre ouverte, les étudiants rappellent à l’administration de l’École l’importance de ces espaces consacrés au bien-être de la communauté universitaire.

« Le lundi 18 janvier, avant un cours en présentiel, on s’est rendu compte qu’une partie de notre local avait été vidé, témoigne la directrice du CÉGP, Émilie Cousineau. On a contacté le Département [de génie physique, NDLR], et c’est le lendemain qu’on a appris qu’on le perdait définitivement. » Le 21 janvier dernier, le Comité a rédigé une lettre ouverte à l’attention de l’administration de Polytechnique pour exprimer son mécontentement face à la perte du local B-545. « On est extrêmement triste de perdre ce local-là, il y a tellement d’histoires entre ces quatre murs », ajoute-t-elle.

Un manque de communication

Le CÉGP reproche notamment à l’administration, ainsi qu’au Département de génie physique, un manque de communication.« Il n’y a pas eu de dialogue avec l’administration, zéro »,déplore Émilie. « La seule personne qu’on a essayé de contacter, et qui est normalement responsable d’avoir accepté de céder le local, nous a dit qu’elle ne voulait pas nous parler et qu’on devait discuter avec notre département », déclare la vice-présidente du Comité, Marie-Ève Roy. 

L’administration de Polytechnique affirme que des travaux de réaménagement sont en cours sur le campus et que la « vocation » de la salle B-545 est appelée à changer. « C’est dans ce contexte que les meubles présents à la salle B-545 ont été déplacés, avant même que le Département de génie physique ait prévenu les étudiants », affirme la porte-parole de Polytechnique Montréal, Annie Touchette.

Un lieu « rassembleur »

D’après Émilie, le CÉGP a obtenu l’accès à ce local il y a quinze ans. « Nos membres avaient fait appel au Département parce qu’il y avait des problèmes de cohésion dans le programme, le taux de décrochage était haut et les étudiants avaient de la difficulté à trouver un endroit pour faire du travail en équipe, explique-t-elle.C’est finalement grâce à ça qu’on a eu accès à ce local pendant tout ce temps. »

Pour la directrice du Comité, ce local a un effet bénéfique sur le bien-être de la communauté étudiante. « Notre but, c’est de faire passer un message à Polytechnique, souligne-t-elle. Ça permet aux étudiants d’avoir une meilleure réussite académique, de se créer un réseau de contacts, d’avoir du support émotionnel et moral, un endroit qui peut être une sorte de deuxième maison, de deuxième famille. C’est tellement rassembleur. » 

Un manque d’espace

D’après Mme Touchette, Polytechnique doit conjuguer avec un important déficit d’espace, et le nombre d’étudiants et de professeurs est en constante augmentation. « Nous n’avons pas la capacité à court terme d’octroyer des locaux additionnels aux comités, précise-t-elle. Mais le Département de génie physique s’est engagé à collaborer avec les représentants étudiants pour identifier de nouveaux espaces ouverts aux travaux d’équipe, en plus des espaces déjà disponibles à la bibliothèque. »

Un nouveau local ?

« Après avoir envoyé la lettre, le Département nous a dit qu’il allait essayer vraiment fort de nous trouver un autre espace, mais il ne sait pas combien de temps ça va prendre », annonce Marie-Ève.  

Le Comité attend actuellement d’avoir un nouveau local, mais celui-ci pourrait ne pas être mis à sa disposition avant que les cours reprennent en présentiel.