Une étude sur la vie nocturne des jeunes Montréalais·e·s, à laquelle ont participé des chercheur·euse·s de l’UdeM, conclut que l’activité juvénile par excellence est… chiller. Aussi banal que soit ce loisir, les auteur·trice·s du rapport soutiennent que la Ville doit encore s’adapter pour accueillir ces chillings de parc. Ils et elles présenteront leurs recommandations ce soir à l’occasion de Montréal au Sommet de la nuit.
Chiller, viber, flâner… La vie nocturne des jeunes Montréalais·e·s est plus « posée » qu’il n’y paraît. Qu’ils et elles se réunissent dans les estrades des terrains de balle-molle, sur les bancs de parc ou aux tables de pique-nique, à la tombée du jour, les jeunes de 15 à 25 ans se rassemblent pour savourer l’ordinaire en petits groupes.
Ce portrait des jeunes noctambules est celui que dresse le rapport Montréal Nocturne : perspective jeunesse sur l’utilisation des espaces publics, tiré du projet de recherche TRYSPACE. Issue d’une collaboration entre l’UdeM, l’organisme REsPIRE et le Conseil jeunesse de Montréal, cette étude a pour objectif de cerner les pratiques des jeunes dans les espaces publics de Montréal ainsi que dans ceux de Hanoï, de Mexico et de Paris.
Après 63 entretiens avec des jeunes de 16 à 25 ans et à la suite de l’observation de plus de 9?300 usager·ère·s de six parcs de la ville, les chercheur·euse·s ont conclu que chiller représente près de 40 % du total des activités nocturnes. Une fois que le soleil a tiré sa révérence, les jeunes, particulièrement celles et ceux âgé·e·s de 20 à 25 ans, représentent la vaste majorité de la faune urbaine, arpentant les parcs et les ruelles ou jouant sur les terrains de basketball et de soccer.
Les chercheur·euse·s ont constaté que leurs observations ne corroborent pas les idées préconçues qui entourent la vie nocturne. « Les pratiques nocturnes sont perçues comme étant à contrôler, à légitimer, à cause des conflits et des nuisances qu’elles génèrent », souligne le rapport. Or, l’étude révèle que moins de 12 % des jeunes observé·e·s consommaient de l’alcool ou fumaient. Dans ces cas, « les activités à caractère transgressif sont rarement observables », rapportent les auteur·trice·s du document.
S’adapter au chilling
Néanmoins, la Ville de Montréal n’est pas la plus adaptée pour accueillir ce chilling. Les chercheur·euse·s ont émis plusieurs recommandations afin de revoir, entre autres, les relations avec le Service de police de la Ville de Montréal, les horaires de nuit de la Société de transport de Montréal ainsi que l’aménagement des lieux publics, comme l’installation d’un plus grand nombre d’abreuvoirs et de toilettes.
Les nombreux avis ainsi que les recommandations découlant de ce vaste projet de recherche sont présentés ce soir au Monument national à partir de 17 h 30. À partir de 18 h 30, la conférence laissera place à une soirée de réseautage, le tout animé par la musique de DJ Horla. Cet événement est organisé dans le cadre de Montréal au Sommet de la nuit 2022, une série de conférences portant sur la vie nocturne montréalaise qui s’adressent au public, aux artistes, aux maire·esse·s et aux professionnel·le·s.
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