Le Centre de recherche du CHUM s’intéresse au VIH à Montréal

icone Societe
Par Paul Fontaine
lundi 18 octobre 2021
Le Centre de recherche du CHUM s’intéresse au VIH à Montréal
Photo : Getty Images. Repéré à https://www.yalemedicine.org/news/hiv-treatable
Photo : Getty Images. Repéré à https://www.yalemedicine.org/news/hiv-treatable

Une récente étude menée par le Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) et la Clinique l’Actuel dresse un portrait des personnes diagnostiquées au VIH à Montréal depuis les 25 dernières années. Celles originaires de pays où le virus est endémique constituent une proportion croissante des nouveaux diagnostics.

Depuis le milieu des années 1990, les antirétroviraux, une gamme de médicaments permettant de ralentir la progression du VIH, ont largement contribué à augmenter l’espérance de vie des personnes séropositives, voire à prévenir la transmission du virus à autrui. Pour enrayer ce fléau d’ici 2030, objectif que s’est fixé la Ville de Montréal en signant la Déclaration de Paris en 2014, la priorité est maintenant de diagnostiquer suffisamment tôt celles et ceux atteints du VIH.

Dans ce but, la stagiaire postdoctorale au CRCHUM Katia Giguère a tenu à participer à l’étude du Centre et de la Clinique l’Actuel afin de dresser un portrait des personnes atteintes du VIH. « Caractériser les groupes de personnes nouvellement diagnostiquées au VIH permet d’informer la santé publique sur les meilleures stratégies à adopter pour prévenir les infections et traiter le plus rapidement possible les personnes infectées », explique-t-elle.

Des constats encourageants…

Le premier constat qui ressort de ce portrait démographique est que la proportion de patients et de patientes nouvellement diagnostiquées à un stade avancé de l’infection diminue depuis l’arrivée des médicaments antirétroviraux. « Cela suggère que les patients sont diagnostiqués plus rapidement suivant leur infection, ce qui est possiblement dû à un meilleur accès aux services de dépistage », avance Mme Giguère.

De même, la proportion d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes atteints du VIH tend à diminuer depuis 2013, même s’ils constituent encore le groupe le plus touché par le virus. « C’est possiblement en partie grâce à l’introduction de la PrEP [NDLR Un traitement préventif pour le VIH] dans cette population aux environs de 2013 », suggère la postdoctorante.

… et d’autres moins

Malgré ces encourageantes observations, les personnes originaires de pays où le VIH est très présent, tels Haïti, les pays de l’Afrique subsaharienne ou les pays caraïbéens, semblent de plus en plus diagnostiquées, et ce, à des stades de plus en plus avancés de l’infection. « Il est donc recommandé de se pencher sur les raisons qui pourraient expliquer les diagnostics plus tardifs chez les patients de pays endémiques et d’identifier les potentielles barrières à l’accès au dépistage », insiste Mme Giguère.