« En 2012, on était dans une situation difficile et la tension était grande, et on voulait [à la suite de ces événements] se donner un cadre d’intervention », soutient la directrice des communications et des affaires corporatives de l’établissement, Marie-Claude Dupoy en entrevue avec le quotidien Le Devoir.
Le document indexé au règlement définit ce qui constitue une grève, soit un arrêt de travail organisé ou le boycottage des cours par les étudiants. Il est aussi précisé quelles sont les étapes à franchir par la direction avant de suspendre les activités du cégep. Ces dispositions feront d’ailleurs partie du contrat liant l’établissement et ses étudiants.
Effets à long terme
En situation de grève, le nouveau règlement pourrait complexifier l’obtention d’une injonction par un étudiant du Cégep de Sherbrooke qui souhaiterait assister à ses cours, estime le professeur à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke, Guillaume Rousseau. Le règlement « constituerait un très bon argument pour rejeter la demande », a affirmé le juriste.
Cette décision du Cégep de Sherbrooke va à l’encontre des déclarations faites par le ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche François Blais dans les dernières semaines. L’ancien doyen de la Faculté des sciences sociales à l’Université Laval a notamment affirmé qu’il ne cautionnerait jamais un « dérapage démocratique » quiconsiste à permettre à « un certain groupe [d’étudiants] d’empêcher les autres d’étudier ». Le ministre a également souligné que, dans le cas où le droit de grève serait légitimé, les établissements ne seraient plus financés pendant la période de grève, et les prêts et bourses ne seraient plus versés.